Pour Hadopi, un quintet de gauche

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 166 commentaires

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"Une tragédie familiale" se lamente Askolovitch

. Ah quelle tragédie ! La gauche, toute la gauche artistique, la gauche pur beurre, la gauche du refus de l'ordre marchand, la gauche de la rive gauche, se dresse contre Martine Aubry et le PS. Greco, Le Forestier, Arditti, Piccoli, Murat, prennent la défense de la loi Hadopi, et reprochent au PS de la combattre. On imagine les fiévreuses réunions de création, au fond d'une arrière-salle enfumée de Saint Germain des Prés (forcément). On imagine les feuillets rageusement noircis, biffés, inlassablement repris. On imagine l'ardeur. On imagine l'enthousiasme des grands moments fondateurs. On imagine l'instant d'extase en trouvant cette chute magistrale, ce "vous saurez où nous trouver", qui claque comme un coup de cymbales.

O cymbales, ô symboles ! Greco, c'est Sartre, Beauvoir, le Saint Germain des Prés de l'après guerre ; Le Forestier, c'est Mai 68. Arditti, Murat et Piccoli, ce sont des heures de scène et de téléfilms, on ne sait pas exactement ce qu'ils incarnent, mais c'est de gauche. Bref, tous ensemble, quel quintet des Grands Souvenirs. Manquent Ferrat, Aragon, Picasso, évidemment.

Qui est l'impresario du Quintet ? Allez savoir. Il faut peut-être chercher par ici. A moins qu'il ne faille chercher par là. Ce qui frappe, c'est sa savante composition. Tous les âges de la Gauche Eternelle sont couverts. Et tous les âges de la vie aussi. Au moins de 60 à 85 ans. On a juste oublié les gamins de moins de 60 ans. On ne peut pas penser à tout.

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