Justice pour Hortefeux !

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 77 commentaires

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Pour une fois, vivons dangereusement : défendons Hortefeux.

Au coeur de la nuit, l'insomnaute fouille ses sites de presse préférés. Il y est question des "regrets" de l'humoriste ministériel de Seignosse, après l'affaire que l'on sait.

Il en est question comme ceci... .picto


picto...ou comme cela, ce qui revient (presque) au même

Mal réveillé par définition, l'insomnaute songe que ce Hortefeux est décidément incorrigible. La seule chose qu'il regretterait, ce serait donc la polémique, "inutile et injuste". Rien compris, le ministre.

Et puis, au matin, le journal de France Inter diffuse la bande-son. Et là, surprise : Hortefeux marque un arrêt après le mot "regrets".

La transcription de l'AFP le confirme d'ailleurs, même si le titre trahit lui aussi légèrement la pensée de Hortefeux.

"Je veux donc vous dire mes regrets", a ajouté le ministre.

"Au-delà d'une polémique inutile et injuste, j'exprime mon respect pour tous les Français, celles et ceux qui vivent sur notre sol, quelles que soient leur religion, leurs convictions", a-t-il poursuivi.

On dira que je pinaille. Mais contrairement au titre du site du Monde, Hortefeux n'a pas exprimé de regrets "face à" la polémique. Il a exprimé des regrets tout court. On dira que c'est peu. On dira que ces "regrets tout court" sont comme enchâssés, dans l'expression de Hortefeux, entre la dénonciation du "tohu-bohu médiatique", et celle de la "polémique inutile et injuste". Hortefeux s'est donc, une fois de plus, arrangé pour ne reconnaître aucune responsabilité personnelle dans ledit tohu-bohu et dans ladite polémique. Tout cela est vrai. Ces regrets sont comme suspendus dans le vide, étrangement plaqués sur la nième dénonciation, par le ministre, des fauteurs de tohu-bohu et de polémique. Mais ce n'est pas une raison, même ici, dans ce repaire de sauvageons du Net, pour lui faire dire autre chose que ce qu'il dit exactement.

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