Églantine, cultivatrice de marronniers sur BFMTV

Églantine Despres est journaliste à BFMTV. Elle est spécialiste en marronniers, sous-section des commerçants et agriculteurs affectés par des catastrophes diverses : les infortunés viticulteurs bordelais par la baisse de la consommation de vin, ou les malheureuses stations de ski en proie à la hausse du prix de l'énergie.

Aujourd'hui, BFMTV a commandé à Églantine un reportage sur la prochaine prise d'otages de la France par les cheminots en lutte contre la réforme des retraites. Mais voilà, la grève n'a pas commencé. La prise d'otages est encore virtuelle. Peu importe. Il faut bien s'échauffer. Églantine inaugure donc le genre du reportage par anticipation. Pourquoi perdre du temps à attendre l'événement ?

Voici donc Églantine dans une boulangerie, dans l'attente de l'impact, alors que "les vacances de février approchent à grands pas" (début le 4 février). Déjà pendant la première semaine des vacances précédentes, le boulanger a souffert, "y avait pas grand monde dans les rues". Pourquoi choisir une boulangerie comme otage potentielle ? On ne pouvait pas trouver  assez de futurs otages sur les quais des gares ? Les clients de la boulangerie vont-ils être pris en otages par les cheminots grévistes ? Les cheminots vont-ils dresser des barrages devant les croissants ? Mais voilà. Cette boulangerie est située à La Rochelle et "La Rochelle est reconnue pour être la grande banlieue de Paris", dit le boulanger. Moins de trains, moins de Parisiens. CQFD.

Églantine n'a pas seulement inventé la prise d'otages par anticipation, mais la prise d'otages indirecte par anticipation. Églantine est créative. "Je vais vous faire une confidence, glisse Églantine aux téléspectateurs devant le boulanger, j'adore commencer ma journée dans les boulangeries, comme ça j'essaie de gratter un petit déjeuner. Est-ce que vous me l'offrez ce matin ?" Bien sûr, s'empresse le boulanger, "avec un petit croissant tout chaud ". Le temps d'avaler son croissant, Églantine nous retrouve dans une heure chez un hôtelier "déjà impacté, plusieurs réservations annulées pour la semaine prochaine".