Brexit : s'il faut trouver une seule certitude...
Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 209 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Ce soulagement des dernières heures, quand on y repense. Comme un seul homme
, les sondages et les marchés prédisaient une remontée finale du "Remain" (on reste), dans le référendum britannique sur le Brexit. On s'était fait peur, on s'était donné le grand frisson, d'accord, mais les choses allaient finalement rentrer dans l'ordre au dernier moment. Elles rentrent toujours dans l'ordre. Rebondissement épouvantable mais providentiel, l'assassinat de la députée anti-Brexit Jo Cox allait faire réfléchir les brexiteurs les plus modérés. Jusqu'au début de la nuit, ils y croyaient. Et puis, il fallut bien refaire les Unes.
Bien malin qui peut prédire de quoi les prochains mois seront faits. Effondrement de la livre sterling et du Nikkei, demandes de référendum de l'Ecosse et du Sinn Fein, sans compter celles de Le Pen en France, et de Geert Wilders aux Pays-Bas : les premières nouvelles du matin dessinent un paysage de désintégration en chaîne. Un paysage trompeur, bien entendu. De la capitulation des brexiteurs après deux ans de désordre, qu'imagine Arnaud Leparmentier, l'éditorialiste ultra-libéral du Monde, à l'effondrement de l'UE et de l'euro, tout est possible. La victoire du Brexit ouvre une période dans laquelle toutes les prévisions sont, d'avance, caduques.
La seule certitude, s'il faut en trouver une, est qu'il faudra, encore davantage que d'habitude, se méfier des medias traditionnels. Les premières réactions d'effondrement politique, voire parfois mental ou moral, de leurs journalistes-twittos (à l'exception notable de Jean Quatremer, qui avait ouvertement souhaité le Brexit dans l'intérêt de l'UE), montrent bien leur décrochage par rapport à l'opinion populaire. Comme lors de leur adhésion à Balladur en 95, au "Oui" au référendum français de 2005, et en quelques autres occasions, ils sont ailleurs.
Olivier Biffaud, ex-Le Monde, aujourd'hui France Télévisions et Slate :
Léna Lutaud, Le Figaro :
Marie-Estelle Pech, Le Figaro :
Piotr Smolar, Le Monde :
Marion Van Renterghem, Le Monde :
Et pour la route, en attendant de plus longs développements, ce petit tableau de la répartition des votes par tranche d'âge, à méditer parmi d'autres sujets :