2011, année bénéficiaire
Daniel Schneidermann - - La vie du site - 94 commentaires Télécharger la videoTélécharger la version audio
Bénéficiaires. Youpi ! Pas énormément, mais nous sommes encore bénéficiaires en 2011
: 51 082 euros de bénéfice, pour un chiffre d'affaires de 1 097 534 euros. Comme en 2008 et, selon le mode de comptage, en 2010 (les détails sont ici). Sur les quatre exercices écoulés depuis la création du site, seul notre exercice 2009 aura été déficitaire. Ainsi notre (toute) petite entreprise confirme-t-elle qu'elle est pérenne. Ce résultat, nous le devons évidemment à votre fidélité d'abonnés. Fidélité qui s'est étendue à l'accueil que vous avez réservé à nos livres. En 2011, «Allah n’y est pour rien» s’est vendu sur le web à 3600 exemplaires et à 4000 en librairie. Et nous avons même ouvert, pour l'occasion, un département "droits étrangers": le livre a été traduit en Allemagne... (13 000 exemplaires vendus !) ...et au Japon (deux pays dans lesquels la popularité de Todd, il faut bien le dire, a fait le travail toute seule). Quant à «L’interview impossible» (une interview imaginaire de Nicolas Sarkozy), il s'est écoulé à 4200 exemplaires. Ce sont des tirages qui (sans égaler le légendaire succès de «Crise au Sarkozistan») nous seraient enviés par bien des éditeurs traditionnels. |
Pas d'autre source de revenus ? me demande-t-on régulièrement. Non. Aucune autre. A une petite exception près. Dans un autre ordre d'idée, depuis début 2012, nous avons loué à deux reprises notre plateau au site "La tribune de l'art" (une des émissions est ici). C'est une activité intéressante, et une source (encore très potentielle) de revenus complémentaires.
Bref, notre modèle fonctionne. Dans la discrétion: comme si cela dérangeait la vieille presse de le reconnaître. Régulièrement, des enquêtes de cette vieille presse se penchent gravement sur les problématiques "modèles économiques" de l'info en ligne. Non moins gravement, ils en concluent que cette nouvelle presse n'a pas encore trouvé son modèle (comme si celui de la vieille presse, lui, fonctionnait parfaitement). Point commun de ces articles: ils ne parlent jamais du nôtre.
Nous concevons que ce modèle dérange. On peut réussir sans pub. On peut réussir sans subventions. On peut réussir sans marketing, on peut réussir en investissant toutes les recettes disponibles dans le contenu, dans la production d'idées et d'information. 2011 a été l'année de l'embauche à plein temps d'Anne-Sophie Jacques, notre éconaute préférée, et de la création de notre émission @ux sources. 2012, elle, sera consacrée à rendre plus lisible, mieux ordonné, un site qui pourrait facilement ployer sous le poids de quatre ans de contenus. Déjà, nous avons introduit sur la home page les "essentiels", manière d'orienter les visiteurs qui ne viennent nous voir que deux ou trois fois par semaine (la majorité). En attendant d'affiner l'approche.
Est-ce à dire que nous sommes totalement satisfaits ? Evidemment non. Le principal point noir, c'est que nous sommes toujours autour de notre plafond invisible, et immuable, de 27 000 abonnés. Pas de déperdition, mais pas de progression. Les nouveaux remplacent les partants, sans plus. C'est une limite.
L'autre insatisfaction, c'est que peu d'autres sites se sont engouffrés dans la brèche que nous avons créée. A côté de la presse traditionnelle, on a vu surgir peu de sites indépendants, permettant de vivre à leurs équipes de journalistes. A la notable exception de Mediapart, évidemment, avec qui nous nous sommes rapprochés cette année, en lançant une offre d'abonnement conjoint qui a remporté un grand succès (elle nous a valu 1000 abonnés supplémentaires), on tarde à voir ce modèle économique emprunté par d'autres. Pourtant, nous en sommes certains, notre expérience est transposable. Nous n'avons pas vocation à rester seuls.
Telles sont les bases de nos gamberges actuelles. Dont je vous reparlerai.
En attendant, notre bilan et notre compte de résultats sont ici.