Goodyear : derrière la saga médiatique, le bras de fer oublié sur les 4X8
Anne-Sophie Jacques - - (In)visibilités - Éconautes - 29 commentairesPourquoi la direction a tenté d'imposer des cadences destructrices
Une situation exceptionnelle : ainsi se conclut le rapport d’enquête parlementaire sur le projet de fermeture de Goodyear. Exceptionnelle en effet dans son déroulé : séquestration de cadres pendant trente heures, insultes proférées par un patron américain candidat à la reprise, coups de menton d’Arnaud Montebourg, embrouillamini sur le rôle de la CGT, plan de licenciement accepté puis refusé puis accepté… autant de faits et d’images qui nous parviennent sans qu’on sache vraiment les démêler. Mais derrière cette cacophonie se cache une décision prise il y a vingt ans : celle d’une nouvelle organisation du temps de travail. Une décision qui a brisé les corps après avoir chauffé les esprits.
"Have a very Goodyear, Mister President !" lance un de nos abonnés dans le forum lié à la chronique du matinaute qui s’interroge sur le silence du gouvernement face à la séquestration de deux cadres de Goodyear à Amiens en Picardie. L’année débute en effet très fort par cet épisode qui, comme le dit Jean-Claude Mailly de Force ouvrière, n’est pas "un drame" en soi. Car le vrai drame se joue depuis des années déjà.
"Séquestrer un patron, ça arrive de temps en temps quand les ouvriers n'en peuvent plus" estime Mailly. Aujourd’hui silencieux, il serait pourtant injuste de dire que le gouvernement n’a rie...