De Gaza à la Californie : No Futur(s)

Thibault Prévost - - Clic gauche - 37 commentaires

Donald Trump, Benyamin Netanyahou et Peter Thiel. Quels points communs relient le président des États-Unis, le premier ministre israélien et l'entrepreneur suprémaciste à la tête de l'une des plus importantes entreprises de big data ? Leurs nouveaux mots d'ordre : futuricide et apocalypse. Dans sa mutation technofasciste, le pouvoir politique et économique convoque désormais une mythologie de fin des temps, qui résonne particulièrement dans une époque crépusculaire.

Les Palestinien·nes ont appelé ça les "Hunger Games". Chaque jour ou presque depuis le début du mois, dans les 18% de la bande de Gaza pas encore concernés par les zones militaires et les ordres d'évacuation israéliens, 2,3 millions d'entre eux jouent au jeu le plus ignoble qui soit. Ils vont à pied, à travers des kilomètres de ruines, à la rencontre des camions de l'aide supposément "humanitaire" fournie par l'opaque compagnie israélo-américaine Gaza Humanitarian Foundation (GHF), avec l'espoir de récupérer de quoi se nourrir. Les plus chanceux reviennent avec un sac de farine, un paquet de pois chiches, de quoi continuer à survivre au milieu de ce purgatoire terrestre. Les autres reviennent en portant le cadavre de leur proche, tué par l'armée israélienne, ses snipers, ses drones, ses tanks. Pour les Gazaoui·es, la GHF et le gouvernement israélien ont mis en place un "abattoir humain". Et pendant ce temps, l'armée ne répond plus à la presse, et coupe les télécommunications du territoire. La bande de Gaza est, plus que jamais depuis le 7-Octobre 2023, l'angle mort de l'humanité,alors que s'y joue une image de sa fin. 

Au même moment, un autre écho de la fin d'humanité se fait, lui, entendre, en Occident. Une rhétorique biblique, apocalyptique, s'est invitée dans la bouche des broligarques - Donald Trump, Peter Thiel, Elon Musk. Dans quelques journaux qui osent nommer les choses, on l'entend. Est-ce un hasard, de voir reliées Gaza - plus que jamais nexus de la lutte générale entre le vivant et sa négation - et la Californie ? Ce n'est pas un hasard, c'est une orientation politique. Celle d'une oligarchie "No Future" qui, tout en accélérant l'effondrement général du monde au nom de l'accumulation, légitime désormais son entreprise de dévastation en puisant dans le lexique du fondamentalisme religieux. L'Apocalypse était inévitable, osent désormais ses grands architectes.

 Gaza, le futur oblitéré"

Apercevons d'abord comment elle s'applique à Gaza, où se joue donc le jeu inhumain du génocide. Israël en est à utiliser la faim comme outil d'extermination, dans un territoire où la famine touche une personne sur cinq et où 93% de la population souffre de malnutrition. On apprenait encore, le 24 juin dans le Monde, que l'armée israélienne avait détruit 95% des terres agricoles de l'enclave. L'ONU parle "d'instrumentalisation de la nourriture", un concept tellement immonde qu'il faut le lire plusieurs fois pour en frôler la gravité. Et nos dirigeants regardent, impavides, dans les gradins de l'Histoire.

La BBC, le 20 juin, abandonne la production d'un documentaire sur les médecins de Gaza par peur de"créer une impression de partialité". Et notre presse compte, compte, compte encore : 21 morts, 75 morts, 400 morts en quelques semaines autour d'un plateau de jeu dont l'occupant génocidaire redessine sans cesse les frontières. Israël ne parle aux Gazaoui·es qu'en dilemmes insolubles : l'humiliation ou la faim ; l'extermination ou la disparition ; la mort ou la valise. Faites vos jeux. 

Dans le Monde, encore, la vidéo d'une bousculade généralisée de milliers de personnes se jetant sur les cartons de nourriture, alors que l'arsenal israélien peut décider à chaque seconde d'oblitérer leurs existences, est décrite comme "apocalyptique". Oui, dans Le Monde, ce temple inviolable de la tiédeur journalistique. Dans un autre récit, rare de justesse, sidérant, intitulé "À Gaza, le futur oblitéré", le correspondant du quotidien à Jérusalem Samuel Forey convoque la notion effrayante, irréelle, de "futuricide". Elle vient de la chercheuse du CNRS Stéphanie Latte Abdallah. Elle part du constat qu'à Gaza, outre les corps et les identités, le vivant lui-même (l'eau, l'air, la terre) est totalement stérilisé, empêchant non seulement toute possibilité d'existence actuellement, mais mettant aussi en danger la possibilité même d'un peuplement futur. Arithmétique de la dessiccation : "les bombardements ont produit 50 millions de tonnesde gravats, qu'il faudra plus d'une décennie pour déblayer. Le sol est jonché de projectiles non explosés, qui constituent un cauchemar de démineur. Trois cent cinquante mille tonnes de déchets sont éparpillées, qui empuantissent l'atmosphère et contaminent la nappe phréatique. La terre, l'eau et l'air, le substrat même de la vie, sont devenus suspects."  

Futuricide, apocalypse : gardons ces deux axes en tête. Mais rappelons d'emblée, comme le fait le journalisme palestinien Rami Abou Jamous dans un témoignage à vous racler l'âme pour Orient XXI, qu'on peut mettre tous les -cide qu'on veut, culturocide, écocide, futuricide, palestinocide, gazacide, xénocide, il n'en est qu'un seul qui possède un pouvoir normatif, judiciaire, qu'un seul autour duquel le monde se tortille et qu'il faudra pourtant marteler dans le fer de l'Histoire : génocide.

En 20 mois de carnage et 56 000 morts, la légitime défense est donc progressivement devenue la légitime barbarie. Au point où la majorité du corps social israélien soutient le sionisme version insanité exterminatrice, le sionisme indissociable d'un crime contre l'humanité. La démence ethno-nationaliste de Netanyahu ruisselle inexorablement jusqu'à sa population, jusqu'à ces Palestinien·nes installé·es en territoire d'Israël (21% de la population) privé·es d'accès aux abris anti-missiles par leurs propres compatriotes, laissé·es dehors sous les bombes iraniennes. 

Dernière illustration : 82% des israélien·nes interrogé·es par la Penn State University, écrivait Haaretz le 28 mai, soutiennent l'expulsion totale des Palestinien·nes, non seulement de l'enclave de Gaza mais des "frontières d'Israël" - Cisjordanie, Jérusalem, la totale. Et tant pis si, selon les chiffres de l'université de Tel Aviv, le crime contre l'humanité (car oui, le déplacement forcé de population en est un) n'emportait l'adhésion que de 53% de la population : la réalité chiffrée, c'est qu'une solide majorité d'Israélien.nes défend une "rhétorique apocalyptique", écrit Haaretz, et un projet politique à l'avenant. "Apocalyptique": à nouveau, ce mot étrange, anachronique dans nos sociétés sécularisées. 

Dans les régimes illibéraux : Apocalypse now

Les décors changent, l'Apocalypse se décline. Début juin à Washington, on pouvait voir flotter un étrange drapeau blanc ornée d'un sapin devant l'agence publique des petites entreprises (Small Business Administration). Son slogan, An Appeal to Heaven, est un cri de ralliement des nationalistes chrétiens, qui s'autodécrivent parfois comme des "sionistes chrétiens", et forment le trait d'union entre le trumpisme des émeutiers du Capitole et la frange religieuse la plus énervée de l'extrême-droite étasunienne. L'administration Trump, véritable véhicule pour l'agenda politique des suprémacistes chrétiens (et particulièrement du mouvement des "TheoBros", dont le vice-président J.D. Vance se réclame ouvertement), en adopte désormais la rhétorique messianique. En témoigne le texto halluciné envoyé le 17 juin dernier par Mike Huckabee, l'ambassadeur étasunien en Israël également pasteur évangéliste et chrétien sioniste, à son président Donald Trump, dans un contexte de tension géopolitique maximale : "je crois que vous allez entendre une voix venue du paradis, et que cette voix est plus importante que tout." Cinq jours plus tard, 125 avions étasuniens larguaient 75 bombes sur le sol iranien. Que Sa volonté soit faite, sur la terre comme au ciel.

Il paraît aujourd'hui difficile d'appréhender correctement le phénomène de coagulation des extrême-droites occidentales à partir de ses trois pôles - États-Unis, Israël, Europe - sans interroger sa composante apocalyptique. L'Apocalypse religieuse, son folklore d'Armageddon et de révélation, s'impose comme une nouvelle tenue dans la garde-robe du réalisme fasciste occidental, de Tel-Aviv à Washington. Une téléologie qui toque désormais aux portes de l'Europe et de la France via le lobbying de la puissante Heritage Foundation, think tank aux accents messianiques responsable d'une partie des orientations stratégiques de la présidence Trump, déterminée à mettre sa puissance et son argent au service des Zemmour, Knafo, Ciotti, Stérin et autres obsédés des thèses de Samuel Huntington. Pendant ce temps, en Russie, Poutine cultive sa propre version de la fin des temps : la mystique de la "Troisième Rome", syncrétisme de la vieille orthodoxie, du cosmisme russe et d'une rationalité capitaliste autoritaire. Et à la fin, c'est l'Ouest qui s'embrase.

Autre exemple : Peter Thiel, l'une des incarnations de cette internationale des extrêmes-droites. L'entrepreneur évangéliste et suprémaciste, mécène de J.D.Vance, empereur Palpatine de la Silicon Valley et cardinal ombreux de l'oligarchie trumpiste, tient aussi et surtout les rênes de Palantir, une entreprise de big data spécialisée dans l'infrastructure de l'oppression. En 2025, Palantir est partout à la fois : dans le futur panoptique anti-immigration étasunien ("ImmigrationOS") et le projet de bouclier anti-missile ("Golden Dome") de Trump, derrière le régime d'apartheid numérique en place en Israël et à Gaza, et dans l'industrie de la surveillance européenne (y compris en France, même si la DGSI a rompu son contrat en 2023). Son travail, résume le journaliste de 404 Media Jathan Sadowski, est de fournir, de Los Angeles à Tel-Aviv, "une réalité matérielle aux objectifs ontologiques du fascisme".

Or, Peter Thiel n'est pas que le grand architecte du technofascisme : c'est un prophète apocalyptique. En 2011, il annonçait déjà, dans la National Review conservatrice, "la fin du futur" - qui signifie, pour lui, la terreur d'une société redistributrice et décroissante. Début janvier, dans le Financial Times (!), le voilà qui affirme que "le retour de Trump à la Maison-Blanche augure l'apokálypsis des secrets de l'ancien régime", entendu ici comme la démocratie libérale honnie. Dans un autre entretien de décembre 2024 chez Uncommon Knowledge (un média spécialisé dans les longues interviews politiques, chapeauté par l'Institut Hoover, think-tank proche des républicains), il s'envole dans un monologue étrange au sujet du "spectre apocalyptique de l'Antéchrist et de l'Armageddon". En guise de candidats potentiels à l'Antéchrist, il cite tour à tour l'IA, le communisme, un "gouvernement mondial unique", Greta Thunberg, les agences de régulation, la décroissance et les États-Unis (!). Le voilà encore, le 26 juin, dans un rare entretien d'une heure au New York Times, à disserter à nouveau sur l'Apocalypse, l'Antéchrist, l'Armageddon et la nécessité existentielle de tout déréguler pour éviter la catastrophe de la "stagnation".

Encore une fois, rappelons qu'il s'agit là de Peter Thiel, la courroie de transmission idéologique entre la broligarchie transhumaniste, l'appareil trumpiste et les croisés génocidaires de Washington et Jérusalem. Partout, le pouvoir se drape dans une rhétorique eschatologique pour justifier son entreprise d'exploitation - des peuples, du vivant, et du temps lui-même.

Comme l'avaient magistralement identifié, dès la mi-avril, les journalistes Naomi Klein et Astra Taylor dans le Guardian, la reconfiguration du capital autour d'un "fascisme de la fin des temps" (end-times fascism) s'accompagne d'un nouvel imaginaire politique aux allures de disaster movie. Ce "monstrueux survivalisme suprémacisme" transforme l'état de polycrise (climatique, politique, économique) en une sorte de superproduction eschatologique à la 2012, et fournit à l'anxiété généralisée une réponse faite d'autorité absolue et de xénophobie totale : si vous voulez survivre à la catastrophe totale, barricadez-vous, faites ce qu'on vous dit et surtout, laissez-nous gérer.

L'époque, crépusculaire et aliénée, tient son nouveau récit de puissance. Le "complexe d'Armageddon" identifié par Umberto Eco comme composante de l'"ur-fascisme", écrivent Klein et Taylor, "traverse les lignes de classe, unissant les milliardaires [de la tech] aux militants MAGA" des classes populaires, autour d'une sorte de nihilisme sadique, carnavalesque, orgiaque : puisque le monde se désintègre, autant laisser libre cours à ses pulsions libidineuses et tout saloper, tout détruire, tout extraire, tout cramer, tout consommer, avant de se barricader. Mais contrairement aux précédentes mythologies fascistes, du futurisme italien ivre de vitesse au "Reich de mille ans" promis par Hitler, ce fascisme de 2025 ne s'embarrasse même plus de quelconque promesse d'avenir grandiose. Il est entré dans sa phase punk - no future - et n'a plus comme proposition que la jouissance démente jusqu'à la carbonisation générale - la capitalypse. 

Partout : Futuricides

L'internationale de l'Apocalypse, des chefs de guerre à ogives nucléaires aux milliardaires de la tech vendeurs de drones et d'algorithmes de contrôle, revendique désormais la fin de l'empathie, qu'Elon Musk adore décrire comme "suicidaire", et qui serait même"la plus grande faiblesse de l'Occident". Ce n'est pas que le camp des prédateurs en ait déjà eu, mais cette fois-ci, il n'est même plus question de prétendre à autre chose qu'à pure sociopathie carnassière. Tout ça, dixit le chef de meute Peter Thiel, sous prétexte d'une nouvelle "théologie politique". Un catéchisme techno-messianique qui a depuis longtemps décidé que le profit de quelques-uns primait largement sur les conditions d'existence collective, et prépare tranquillement son archipel (d'îles privées à Hawaï, de bunkers individuels, de villes-forteresses et d'autres enclaves militarisées répertoriées par l'historien Quinn Slobodian dans...Capitalisme de l'Apocalypse, traduit en avril 2025 (au Seuil). L'inhumanité générale du pouvoir brûle tellement la peau que même certains éditorialistes du New York Times commencent à se demander, le 2 juin, "pourquoi la politique a l'air si cruelle" en ce moment. 

Disons-le sans euphémisme : l'extrême-droite survivaliste s'est mise en tête de nous priver de futur, pour étouffer jusqu'à la possibilité même d'un horizon de sortie de crise. Revoilà le fameux "futuricide", cette méthode d'extermination industrielle née et perfectionnée à Gaza et désormais exportée graduellement, diluée, sur l'axe de l'illibéralisme occidental. 

En Californie, des milices masquées kidnappent des personnes racisées dans des vans sans plaque pour les déporter dans l'archipel du complexe carcéro-industriel (qui se félicite d'ailleurs de ses excellents résultats trimestriels). Les Marines sont déployés dans les rues pour protéger les opérations, pendant que cette Gestapo new look déporte leurs conjointes. Leur Heinrich Müller local, Stephen Miller, trépigne : de 650 déportations quotidiennes, il voudrait passer à 3000. Avec l'aide de la base de données géante que Palantir construit pour surveiller (et punir) 350 millions d'Américains, ce, à partir de son expérience acquise via sa complicité au génocide palestinien, cela pourrait bien se produire. De bons résultats en vue pour la boîte de Peter Thiel... et pour Stephen Miller, qui détient pour 200 000 dollars d'actions. Effacer des vies humaines est un business comme un autre. Capitalypse.

Partout, le pouvoir se raidit contre le futur. En France, notre extrême-droite de gouvernement, qui n'affirme plus d'autre ambition politique que l'ouverture d'une franchise hexagonale du trumpisme, essaie d'imiter avec ses moyens, et installe péniblement son autoritarisme contrefait. Retailleau, en cosplay de Stephen Miller, organise des rafles au faciès dans les gares en attendant, dit-il dans un sourire à vous filer une insomnie, "les pleins pouvoirs". Depuis que Trump a enterré le conte de fées du capitalisme vert d'un "drill,baby, drill"dès son inauguration, le gouvernement Bayrou est responsable de 43 "reculs" environnementaux en 2025, le plus souvent initiés par la droite et l'extrême-droite et votés dans un Parlement à moitié vide.

Encore une fois, ce n'est pas un hasard, c'est une orientation politique : sécession pour quelques-uns, No Future pour le reste d'entre nous.

D'autant qu'en coulisses, les extrêmes-droites bien d'chez nous se coagulent autour de Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin, deux financiers au projet mortifère, en croisade pour le rétablissement de l'Occident chrétien. Selon le Forum parlementaire européen sur les droits sexuels et reproductifs (EPF), en France, vice-championne d'Europe des financements "anti-genre"après la Hongrie d'Orban, "l'extrémisme religieux reprend le pouvoir". Et claque 165 millions d'euros pour un projet très simple : interdire le futur à des catégories entières d'existences. 

"Le XXIe siècle subit l'oppression d'un sentiment écrasant de finitude et d'épuisement", écrivait l'inclassable Mark Fisher dans Spectres de ma vie, paru en 2014 (traduit en 2021 aux éditions Entremondes). Il n'y a pas d'accélération. Il n'y a pas de fin des temps. Il n'y a que l'hypnocratie trumpiste - "un nouveau régime de réalité, où le pouvoir opère par la manipulation directe d'états de conscience collective", dixit le faux "philosophe" Jianwei Xun (alias performatif de l'éditeur Andrea Colamedici et... d'un chatbot). 

Face à la catastrophe sacralisée,  naturalisée, implacable, quelles solutions ?  Pour sortir des sables mouvants de l'irréel, il faut nommer. Pour se désengluer du cycle de l'hypernormalisation et de l'indifférence,  il faut en dire trop - pratiquer ce que le théoricien de l'hyperréel Jean Baudrillard appelait "outrance". Car rien ne loupe davantage la réalité de la catastrophe en cours que la lâcheté du réalisme journalistique, de ses euphémismes tièdes et ses néologismes à préfixe. Rien ne passe plus à côté du monde que ce double imaginaire dessiné par les rédactions, où le "conflit israélo-palestinien" se mêle aux sommet des "droites ultra-conservatrices", où le "spectre" de l'extrême-droite est éternellement une "menace" à l'horizon indéfini, où partout "monte" un "populisme" qu'on ne s'embarrasse même plus à essayer d'expliquer. Perspective bourgeoise où tout reste fondamentalement vague, lointain, inoffensif. Pendant ce temps-là, dans le reste du corps social, le capitalisme tue, le fascisme tue, le colonialisme tue, le génocide tue.

Notre travail d'information consiste aussi à surligner les dangers de l'époque. À défendre la dignité humaine collective. À combattre des pouvoirs vicieux, sadiques, sociopathes, avec la seule arme dont nous disposons : le mot. Alors : "génocide". Alors : "démence religieuse". Alors : "panoptique". Alors : "fascismes". Ici et maintenant. Derrière l'amoncellement de terreurs et de grandiloquences, la situation est claire. Des génocidaires et leurs soutiens sont aux manettes de l'Occident. Leur projet -politique, financier, militaire - est un crime contre l'humanité. Elle est là, notre Apocalypse. Réel désagréable et outrancier, mais réel quand même.

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