Wikileaks : l'Equateur offre l'asile politique à Julian Assange

La rédaction - - 0 commentaires

Julian Assange peut trouver asile en Equateur. Le ministre des affaires étrangères du pays, l'a officialisé le 16 août. Mais le Royaume-Uni refuse de laisser partir le co-fondateur de Wikileaks, qui est accusé de crimes sexuels en Suède.

La situation juridique de Julian Assange vient de connaître un nouveau rebondissement.

L'Equateur a en effet proposé jeudi 16 août l'asile politique à Julian Assange. Le co-fondateur de Wikileaks s'était refugié il y a bientôt deux mois à l'ambassade équatorienne de Londres et avait demandé l'asile au pays d'Amérique du Sud. Le ministre des affaires étrangères du pays, Ricardo Patiño, a justifié sa décision avant de déclarer sur Twitter attendre "que le Royaume-Uni délivre un sauf-conduit".

Chose que la Grande-Bretagne ne se montre pas disposée à faire, par la voix de son ministre des affaires étrangères, William Hague : "La Grande-Bretagne ne reconnaît pas le principe d'asile politique, a-t-il rappelé lors d'une conférence de presse, comme le rapporte Lemonde.fr. Et pour les pays qui reconnaissent l'asile politique, il ne devrait pas être utilisé pour échapper à la justice." Le ministre précise qu' "il est important de garder en tête que cela ne concerne pas les activités de M. Assange avec WikiLeaks, ou l'attitude des Etats-Unis. M. Assange est recherché par la justice suédoise".

En effet depuis 2010, deux femmes accusent Assange d'agression sexuelle en Suède. Nous avions alors détaillé les charges qui pèsent contre lui, ici dans un premier temps, puis , de façon plus précise. L'acte d'accusation contre l'Australien comporte quatre points :

• la contrainte sexuelle («tvang» en suédois): Assange est accusé par une première femme -«Miss A» - d'avoir usé du poids de son corps pour la maintenir couchée d'une certaine manière sexuelle, le 14 août;"
"• l'agression sexuelle : Assange aurait fait l'amour avec Miss A sans préservatif alors qu'elle avait exprimé le souhait d'en utiliser un. Selon Me Pernilla Dahlrot, avocate suédoise du barreau de Paris, cet acte peut être qualifié de viol en Suède;"
"• l'agression, encore, pour le «viol de son intégrité sexuelle» le 18 août, soit quatre jours plus tard;"
"• relations sexuelles avec Miss W, le 17 août dans sa maison de Stockholm, sans préservatif alors qu'elle était endormie. D'après l'acte d'accusation, la qualification retenue serait le viol."

Pourtant, comme le rappelle Lemonde.fr, Julian Assange n'a pas été mis en examen, et est convoqué en qualité de témoin. Mais lui refuse son transfert en Suède, craignant que cette extradition soit suivie par une autre aux États-Unis, où il pourrait être condamné pour espionnage, après la mise à disposition des médias par Wikileaks de 250 000 câbles diplomatiques américains. Par ailleurs, l'une des deux femmes qui l'accusent d'agression sexuelle, Anna Ardin, est soupçonnée d'avoir des liens avec la CIA. Comme nous vous l'expliquions longuement ici, ses liens supposés avec des opposants cubains anti-castristes nourrissent les suspicions. Si ces liens n'ont pas été démontrés, cette rumeur n'a pas de quoi rassurer Assange.

En attendant, il reste coincé à l'ambassade d'Equateur à Londres, où la situation demeure tendue. Le Royaume-Uni s'oppose inconditionnellement à l'exil de Julian Assange. Le 16 août, l'Equateur dénonçait même avoir reçu des menaces de la Grande-Bretagne, qui évoquaient la possibilité d'un assaut contre l'ambassade si Assange ne se rendait pas. William Hague a écarté cette hypothèse aujourd'hui, le 17 août. De son côté, Washington a démenti avoir fait pression sur Londres pour empêcher le départ de l'Australien.

(Par Antoine Machut)

Lire sur arretsurimages.net.