Usurpation d'identité : où sont les 400 000 "victimes" ?

Dan Israel - - 23 commentaires

Le nouveau chiffre qui circule est tout aussi farfelu que le précédent

Le grand n'importe quoi de l'usurpation d'identité continue. Depuis ce mercredi 10 octobre, un chiffre circule abondamment dans les médias : 400 000 Français auraient été victimes d'un vol d'identité ces dix dernières années. A moins que ce soit 400 000 personnes par an ? Peu importe: le sondeur CSA, qui a réalisé l'enquête, ne donne en fait aucun chiffre, bien qu'il soit régulièrement cité comme source. En réalité, c'est le commanditaire du sondage, un fabricant de… broyeurs de documents, qui s'est livré à ce qu'il nomme pudiquement de la "prospective mathématique". Et a donc communiqué sur un chiffre très approximatif. C'est exactement ce qu'@si dénonçait en juin à propos d'une précédente enquête sur le sujet, déjà commandée par l'entreprise.

Arrêtez tout, les Français ne sont pas 60 millions et quelques, comme on le croyait. Selon les savants calculs de nombreux journalistes, nous serions… 5 millions. C'est par exemple ce qu'a calculé l'AFP, dans une dépêche publiée mercredi 10 octobre tôt le matin, puisqu'elle assure que "huit pour cent des Français, soit 400 000 personnes, déclarent avoir été victimes d'usurpation d'identité au cours des dix dernières années". L'agence a récidivé deux heures plus tard, en écrivant que "8% des Français (400 000 personnes) déclarent avoir été victimes d'usurpation d'identité au cours des dix dernières années". Or, si 8% des Français représentent 400 000 personnes, cela signifie que les Français sont 5 millions. L'absurdité de cette affirmation ...

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