Urvoas, le ministre de la Justice qui voulait limiter le pouvoir des juges...
Vincent Coquaz - - 20 commentaires... mais encadrer l'état d'urgence
"Pour [donner] le dernier mot à l'éthique et au droit", Christiane Taubira a choisi de démissionner, en désaccord avec le projet de loi sur la déchéance de nationalité. Pour la remplacer au ministère de la Justice, l'Elysée a nommé le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas. Un nouveau ministre de la Justice artisan de trois lois avec pour point commun... de retirer des pouvoirs au juge. Mais le même Urvoas voulait encadrer l'état d'urgence, n'est pas opposé à en sortir et n'est pas un "ardent défenseur de la déchéance de nationalité". Relevé de quelques contradictions et de porte-à-faux.
Et si le nouveau ministre de la Justice n'aimait pas les juges ? Et si en plus, Jean-Jacques Urvoas ne soutenait pas non plus la déchéance de nationalité ? Avec la démission de Christiane Taubira, ce professeur de droit quitte dès aujourd’hui la présidence de la commission des lois, pour un poste beaucoup plus exposé. A l'Assemblée, il s'est pourtant occupé depuis 2012 de quelques "gros dossiers", comme rapporteur : déclarations de patrimoine des élus, secret des affaires, mais surtout renseignement, et état d’urgence. Toutes fonctions qui pourraient bien le placer en porte-à-faux dans son nouveau poste.