Turquie / livre : prison pour un journaliste ?
Gilles Klein - - 0 commentairesUn journaliste turc risque la prison pour avoir cité des slogans tagués sur les murs. Dans un livre sur les manifestations de la place Taksim pendant l'été 2013, Erol Özkoray cite des graffitis considérés comme insultants pour le Premier ministre. Inculpé, il risque plus de deux ans de prison.
Nurten (sociologue) et Erol Özkoray (son mari, journaliste) ont co-signé un livre consacré aux manfestations de l'été 2013 sur la place Taksim à Istanbul. De violents affrontements avaient oppposé les défenseurs du parc Gezi qui devait être rasé au profit de la construction d'un centre commercial au centre d'Istanbul. Parties d'Istanbul, fin mai, les manifestations s'étaient étendues à toute la Turquie, mettant des millions de Turcs dans la rue. La répression avait fait une dizaine de morts et des milliers de blessés. Dans le livre Gezi Fenomeni (Le phénomène Gezi) sorti juste après les événements les auteurs consacrent un chapitre aux slogans et graffitis qu'ils citent comme "Ne fais pas l’âne, écoute le peuple", "Tu es déshonoré, démissionne". Etrangement, seul Özkoray est poursuivi, pas son épouse pour "insulte envers un représentant de l'Etat" en l'occurence le Premier ministre Tayyip Erdogan. Son procès reprend aujurd'hui. "Özkoray est une célèbre figure du journalisme indépendant. Auteur d’articles et d’ouvrages de référence sur la domination de la vie politique turque par l’armée, il a fait l’objet d’une quinzaine de poursuites judiciaires entre 2000 et 2006, alors qu’il était directeur de publication du site d’informationIdea Politika. " souligne Reporters sans Frontières |
Paralallèlement,26 animateurs de l’association Taksim Solidarité, sont jugés par une cour d'assises d'Istanbul qui les considère comme les meneurs et les responsables des troubles qui ont suivi les manifestations.