Trump : pourquoi la presse française n'ose pas dire "fascisme"?
Pauline Bock - - Déontologie - 18 commentairesLe fascisme arrive-t-il aux États-Unis - et peut-on l'écrire ?
Concentration du pouvoir exécutif aux mains d'un seul homme, Constitution et État de droit en danger, droits humains bafoués, culte de la personnalité, déportations arbitraires à l'étranger, projet d'annexion du Groënland... Moins de trois mois après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la presse peine encore à qualifier précisément son action politique, qui ressemble de plus en plus clairement à celle d'un régime fasciste.
Depuis l'investiture de Donald Trump, devenu le 20 janvier le 47e président des États-Unis, la presse française cherche ses mots. Pour le décrire lui, son programme, son action, son idéologie et celle de son administration.
Une administration "inflexible", des "excès" et des "lubies"
Le 20 janvier, France Culture parlait d'une nouvelle "ère de l'incertitude"
. Une incertitude politique, a priori. Mais c'est aussi une ère de l'incertitude médiatique qui s'est ouverte : peut-on, ou non, décrire Trump et son administration comme fascistes ou pré-fascistes ? La presse ne semble pas décidée.
Dans Le Monde, par exemple, le champ lexical oscille entre une irresponsabilité établie et une instabilité constatée, sans toutefois aller jusqu'à évoquer ...