Terrorisme, immigration, violences sexuelles : l'AFP et le choix des mots
Clara Barge - - Médias traditionnels - Déontologie - 57 commentairesEntretien avec Jessica Lopez, chargée d'éthique et de diversité à l'AFP
L'Agence France Presse est connue pour sa couverture "impartiale" de l'actualité. Une information "sans jugement de valeur", revendique l'agence, à laquelle les médias clients peuvent ajouter des informations ou qualificatifs selon leur ligne éditoriale. Mais dans l’urgence, comment choisir les mots "neutres" ? Faut-il dire "révolte" ou "émeute" ? "Hexagone" ou "métropole" ? "Otage" ou "prisonnier" ? "Arrêt sur Images" a questionné l'AFP sur son rôle prescripteur et sa responsabilité sémantique.
S'il est une source commune à quasi tous les médias français, c'est l'AFP. Agence de presse internationale, au même titre que Reuters ou Associated Press, l'Agence France Presse vend aux médias de l'information : des dépêches quotidiennes, rapides, garantes de robustesse journalistique, que les médias-clients peuvent reprendre à leur guise. Présente dans 150 pays, l'AFP publie ses "breaking news" en six langues. Ce n'est souvent qu'après ses "alertes" (ou "pushs") qu'une information est considérée véritablement sûre. Et "sans jugement de valeur", également, revendique l'agence. Mais comment publier des contenus censés rester "neutres", alors que les mots que l'on emploie reflètent forcément une vision du monde,...