Système Dassault : nouveau témoin dans le Parisien

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

A Corbeil-Essonnes, les langues se délient. Après la diffusion dimanche sur Canal+ d’une vidéo en caméra cachée révélant un pan du système Dassault, c’est au tour du Parisien mercredi de livrer le témoignage d’un "enfant des Tarterêts", Rachid Toumi. Il est le premier à s’exprimer ouvertement. Il dénonce, lui aussi, le système et accuse l’actuel maire de Corbeil, proche de Dassault, Jean-Pierre Bechter de ne pas avoir tenues ses promesses. Lequel dément.

"Corbeil, c’est devenu un système mafieux. L’argent de Dassault a tout pourri. Le jour où Dassault partira, les problèmes cesseront". Rachid Toumi, le jeune homme interrogé par le Parisien, accuse. Dans une vidéo filmée par le quotidien, accompagnée d'une interview, il explique son "travail" de recrutement d’électeurs pour permettre à Jean-Pierre Bechter de remporter les municipales partielles en 2010 : "j’ai recruté une dizaine de personnes pour faire du porte-à-porte, du collage d’affiches, de la distribution de tracts. Des gens qui n’avaient jamais voté de leur vie ont donné leur voix à Bechter". Des voix en échange d’argent ou d’emplois. Toumi avait négocié, de son côté, un prêt de 100 000 euros garanti par Serge Dassault.

Ecoutez le témoignage de Rachid Toumipicto


"Bechter a fait des promesses. Il ne les a pas tenues. Et, aujourd’hui, on est en train de s’entretuer", accuse encore Toumi. Cet affrontement entre le commanditaire et l'exécutant a en effet causé des problèmes. Cette semaine, un jeune homme a fait l’objet d’une tentative d’homicide dont, nous dit le Parisien, "un juge d’Evry a été saisi".

Toujours dans leParisien, Bechter dément fermement, accusant ses détracteurs de mythomanie : "je n’ai jamais rien promis, aucun prêt, aucun arrangement. (…) Il n’y a pas eu non plus d’organisation, de système". Quand le quotidien lui demande s’il connaît Younès B., l'agresseur présumé du jeune homme, il admet l’avoir fréquenté. Pourtant, quelques jours auparavant, il affirmait au même journal le connaître "simplement de nom". Que croire ?


L’auteure du reportage de Canal+, interrogée par @si, confie être très surprise par ces fréquents démentis : "vu toutes les vidéos et les images qui ont été prises en cachette, il est très risqué pour un élu d’affirmer n’être au courant de rien". Pour le moment, Bechter prend le risque.

Nous vous racontions ici comment de nombreuses vidéos clandestines dénonçant le système Bechter-Dassault ont récemment vu le jour.

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