Snowden : recul de l'Equateur ?
Gilles Klein - - 0 commentairesMarche arrière toute ! Le président équatorien Rafael Correa ne soutient finalement plus Edward Snowden. Après lui avoir témoigné une réelle attention, le président équatorien a changé d'avis. La faute à une conversation téléphonique avec Joe Biden, vice-président américain. Désormais, Correa ne semble plus aussi disposé à accorder l'asile politique à Snowden, l'ex-agent de la CIA recherché par les USA.
Rafael Correa | La diplomatie : c'est simple comme un coup de téléphone. La semaine dernière, le gouvernement équatorien protestait contre un éditorial qui présentait le président équatorien, Rafael Correa, comme "un démagogue anti-américain" qui pratiquait le "double langage", et saluait les révélations d'Edward Snowden sur l'espionnage US. Cela alors que l'ex-agent de la CIA avait déposé une demande d'asile politique à l'Equateur. Samedi il parlait même du plus grand cas d’espionnage «dans l’histoire de l’humanité». Mais depuis, le vice-président américain Joe Biden a téléphoné personnellement à Correa pour le dissuader d'offrir l'asile à Snowden. "Je lui ai donné la position équatorienne : vice-président, merci de votre appel, nous apprécions beaucoup les Etats-Unis, nous n'avons pas cherché cette situation. Ne pensez pas que nous soyons antiaméricains, comme essaient de le faire croire certains médias de mauvaise foi" a même déclaré Correa à propos de cette conversation en mettant entre les mains des autorités russes le destin de Snowden. "Si Snowden a vraiment violé des lois américaines, je respecte beaucoup les autres pays et leurs lois, et je pense que quelqu'un qui viole la loi doit assumer ses responsabilités" a-t-il dit à l'agence AP. |
Correa ne s'est pas contenté de revenir sur ses propos, mais il a aussi annoncé que le consul équatorien à Londres, ferait l'objet de sanctions car il a fourni un sauf-conduit qui a permis à Snowden d'aller de Hong-Kong à Moscou, son passeport américain ayant été annulé. Ce document équatorien n'est plus valable, précise Correa. Maintenant, faute de papiers ajoute Correa, Snowden est coincé à Moscou.
Toutefois, maniant la langue diplomatique, Correa a fait, malgré tout, mine de laisser une porte entreouverte à Snowden. "Il n’a pas de passeport. Je ne connais pas les lois russes, je ne sais pas s’il peut quitter l’aéroport, mais je comprends qu’il ne le peut pas. Pour le moment, il est protégé par les autorités russes. S’il arrive dans une ambassade équatorienne, on analysera sa demande d’asile", a-t-il également déclaré à AP.