Snowden : Equateur contre Washington Post

Gilles Klein - - 0 commentaires

Petit incident diplomatique entre les USA et l'Equateur. L'Equateur proteste contre cet éditorial du Washington Post qui souligne le "double langage" du gouvernement. En effet, ce dernier vient de voter une loi interdisant aux journalistes de publier des informations considérées comme confidentielles par l'Etat, alors que dans le même temps l'Equateur se présente en défenseur de la liberté en étudiant la demande d'asile politique déposée par Edward Snowden.

Washington Post 25 juin 2013

Un éditorial du Washington Post critique le "double langage de l'Equateur" et de son président, Rafael Correa, qui étudie la demande d'asile de Snowden d'un côté, et de l'autre vient de faire passer la loi la plus liberticide de toute l'Amérique Latine, en matière de presse.

"Accueillir M. Snowden permettrait M. Correa de faire avancer ses ambitions les plus chères : remplacer le défunt Hugo Chavez comme démagogue anti-américain par excellence de l'hémisphère" et aussi comme ennemi de la liberté de la presse.

Car souligne le Post, il "s'est surpassé ce mois-ci" en décidant d'interdire aux médias, via l'article 30, toute diffusion d'information considérée par la loi comme confidentielle, et en créant un nouveau délit, qui consiste à mettre en cause la "réputation publique" de quelqu'un, tout en étudiant en paralèlle la demande de Snowden.

Selon le Committee to Protect Journalists (équivalent US de Reporters sans Frontières, une association indépendante où l'on trouve des représentants d'ABC, du NY Times, du Washington Post, de CNN, d'Al-Jazeera etc..) cité par l'éditorial, si on étudie en détail cette nouvelle loi, on voit qu'elle abouti à interdire toute critique du président Correa.

Dans la même édition du Washington Post, en plus de l'éditorial, un article sur le même thème souligne que Correa a aligné son pays sur l'Iran, tout en étant, contrairement au défunt président vénézuélien Chavez, favorable aux grandes sociétés, y compris pétrolières.

Sur son compte Twitter (1 million d'abonnés) Correa dénonce en trois tweets consécutifs la "caricature" du Washington Post "qui accuse l'Equateur de double langage. Quelle audace ! Se rendent-ils compte du pouvoir de la presse internationale ? Ils ont réussi à détourner l'attention sur Snowden et les pays de «l'axe du mal» qui le soutiennent nous faisant oublier les terribles actions US contre le peuple américain et le monde entier,. L'ordre mondial n'est pas seulement injuste, il est immoral."

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