Salafistes : Appel du ministère de la Culture pour maintenir l'interdiction aux - de 18 ans
La rédaction - - Fictions - 0 commentairesFrançois Margolin se dit "scandalisé".
Le coréalisateur du documentaire Salafistes réagissait ce vendredi à la décision du ministère de la Culture, annoncée hier, de faire appel pour que soit finalement maintenue l’interdiction du film aux moins de 18 ans.
Un nouveau rebondissement pour ce documentaire sorti en salles le 27 janvier 2016, qui entend montrer les djihadistes "tels qu'ils sont" (selon leurs auteurs, reçus sur notre plateau fin janvier). Dès sa sortie, le film consacré aux djihadistes du Mali, de Tunisie, de Mauritanie, de Syrie et d'Irak, avait fait l’objet d’une interdiction aux mineurs par l’ancienne ministre de la Culture Fleur Pellerin. Cette décision avait finalement été levée le 12 juillet dernier par le tribunal administratif de Paris. Le tribunal estimant que ce film "permet au public, du fait même de sa conception d’ensemble et du réalisme de certaines scènes, de réfléchir et de prendre le recul nécessaire face à la violence des images ou des propos qui ont pu y être présentés (...)" La justice avait également estimé que: "contrairement à ce que soutient la ministre de la Culture et de la Communication, ledit documentaire ne peut être regardé comme véhiculant une propagande en faveur de l’intégrisme religieux ou incitant, même indirectement, des adolescents à s’identifier à des mouvements prônant l’action terroriste."
"Un cas de censure absolue"
Mais jeudi soir, en annonçant qu’il allait faire appel de cette décision, le ministère de la Culture a estimé que le documentaire mettait en avant "des propos et des images extrêmement violents et intolérants susceptibles de heurter le public". Pour Margolin cité par l’AFP: "On est sur un cas de censure absolue, qui n'a pas existé en France depuis la guerre d'Algérie, je trouve ça minable pour un pays démocratique comme la France." Quant à son avocat, Patrick Klugman, également adjoint PS à la maire de Paris Anne Hidalgo, il évoque auprès de l’AFP "une décision politique réitérée qui veut à tout prix cacher ce qu'est le terrorisme plutôt que de le nommer et de l'affronter" et dénonce "une faute grave, dans le contexte de l'attentat de Nice, qui dénote une incompréhension totale de ce qu'est le rôle de la création et de l'information dans la lutte contre un fléau tel que le terrorisme salafiste".
L'occasion de (re)visionner notre émission autour de Salafistes, en compagnie de ses deux réalisateurs, Lemine Ould Salem et François Margolin, et de relire notre enquête sur la genèse de ce film: "Lemine Ould Salem, le journaliste dont les images ont inspiré un film césarisé... mais pourraient ne jamais être vues en salles".