Royal/Pulvar : débat sur blogs
La rédaction - - 0 commentairesVif débat sur le plateau de Laurent Ruquier, et après.
Non, on ne parle pas de l'accrochage entre Christophe Hondelatte et Natacha Polony dans On n'est pas couché, samedi soir. Mais plutôt de l'interview sans complaisance de Ségolène Royal par Audrey Pulvar, journaliste politique, et compagne d'Arnaud Montebourg, autre candidat à la primaire socialiste. L'échange a été long, assez franc, mais pas outre-mesure agressif. Ce qui n'a pas empêché le magistrat-blogueur Philippe Bilger de voir dans cet échange"quelque chose d'infiniment choquant" : |
"Il était scandaleux de faire questionner DSK sur TF1 par une amie de son épouse et Claire Chazal a reçu son lot de reproches justifiés. Il est indécent, aussi estimable que soit le candidat aux primaires socialistes Arnaud Montebourg que je connais et apprécie, de laisser la compagne de ce dernier se colleter avec une autre candidate à ces mêmes primaires comme si cette configuration était admissible et déontologique." Bilger ironise : "Apparemment, la nostalgie de la République irréprochable n'a pas atteint le coeur médiatique et le CSA encore moins !"
Bilger n'est pas le seul à critiquer l'emploi par Ruquier de Pulvar, qui a déjà fait face à Martine Aubry il y a trois semaines. Un des blogueurs disposant d'un espace personnel sur le site de Mediapart a fait de même. Et Pulvar lui a répondu en personne dans les commentaires (à 3h50 du matin), assurant qu'elle n'était "pas un fake" et qu'elle écrivait parce que "le ton des réponses sur ce blog (...) semble plus éclairé qu'ailleurs" ! La journaliste-chroniqueuse remercie ceux "qui ont su voir que j'ai interviewé Ségolène Royal avec la même pugnacité que d'habitude, quelle que soit la couleur politique de mes invités-ées. Ni plus, ni moins". |
Elle concède que son interview, toute en retenue, d'Aubry était "ratée", et s'explique sur son ton : "Mon parti pris est de pousser mon invité-e dans ses retranchements (…) pour l'obliger à sortir des sentiers ultra-battus de la communication, des éléments de langage, pour aller vers ses réelles convictions. (…) A ceux qui hurlent au complot ou au conflit d'intérêt, réfléchissez une demie-minute : qui sort gagnante de l'histoire ? Elle ou moi ? Qui a pu exprimer avec force ses convictions (et balayer mes objections, avec une bonne dose de mauvaise foi parfois, occultée parla magie du montage) ? Elle ou Arnaud Montebourg ? Par ailleurs, n'avez-vous pas constaté que dans mon questionnement de Ségolène Royal comme dans celui de Jean-Luc Mélanchon la semaine dernière, j'ai pris plusieurs fois le contre-pied de positions défendues par Arnaud Montebourg ?"
Pulvar retourne ensuite contre lui les accusations du blogueur pro-Royal en lui rappelant que "si elle s'était sous l'influence de François Hollande comme vous voudriez me voir soumise à celle de mon compagnon, jamais Ségolène Royal n'aurait été candidate à la primaire de 2007, ni investie par les militants".
Pulvar s'était déjà longuement défendue et expliquée sur sa relation avec Montebourg dans une tribune à Libération, mais aussi, en décembre… sur le plateau de Ruquier.