Question à Poutine : Snowden critiqué aux US
La rédaction - - 0 commentairesSnowden critiqué aux Etats-Unis pour une question jugée trop complaisante à Poutine. Edward Snowden a posé une question sur les écoutes téléphoniques russes à Poutine dans l'émission de télévision "Ligne directe avec Vladimir Poutine" diffusée jeudi 17 avril . Aussitôt critiqué aux USA, l'ex-agent de la CIA, actuellement réfugié en Russie (après avoir dévoilé l'étendue des écoutes pratiquées par la NSA américaine) s'est défendu d'avoir voulu servir la soupe au dirigeant russe.
Invité surprise dans l'émission "Ligne directe avec Vladimir Poutine" l'américain Eward Snowden, réfugié en Russie. Contrairement au président, il n'est pas sur le plateau, mais en duplex vidéo : "J'aimais vous poser une question sur l'espionnage massif de données sur Internet par les services de renseignement et de police. (...) Je n'ai pas beaucoup entendu de débat public en Russie sur les politiques de surveillance massive" dit Snowden via un message vidéo avant de demander à Poutine qui est en plateau si cela existe en Russie. "On en parle entre professionnels" : Poutine commence sur le mode de la plaisanterie, en faisant remarquer que lui-même et Snowden connaissent bien cet univers où Poutine lui-même a travaillé. Puis il nie formellement l'existence d'un tel système en Russie. La vidéo de l'échange est disponible traduite sur le site du Monde. | Le plateau de l'émission "Ligne directe avec Vladimir Poutine" |
Cette apparition télévisée a naturellement fait réagir les anti-Snowden aux Etats-Unis. Stewart Baker, ex-chef des services juridiques de la NSA de 1992 à 1994 attaque Snowden dans le Washington Post. Baker considère que "Snowden s'est lui même condamné en jouant le jeu du Kremlin", et ajoute que "Sa question a du être soigneusement pesée et approuvée mot à mot par le gouvernement russe"
Accusé de servir de faire valoir à Poutine, Snowden répond dans une tribune publiée par le Guardian ce samedi. "J'ai posé une question au président russse pour lui demander des comptes sur la surveillance, pas pour le dédouaner" explique Snowden. "Je suis surpris que des gens qui m'ont vu risquer ma vie pour dévoiler les méthodes de surveillance de mon propre pays, ne croient pas que je puisse aussi critiquer les méthodes de surveillance de la Russie." De plus, selon lui : "ce n'est pas la réponse fuyante du président qui a été critiquée par beaucoup, mais le simple fait que j'ai choisi de lui poser une question." |
Snowden ajoute qu'Andrei Soldatov, journaliste d'investigation, "vu comme l'un des plus féroces critiques de l'appareil de surveillance russe (et qui, en outre, m'a souvent critiqué l'an dernier) considère ma question comme «extrêmement importante pour la Russie»". La version en ligne de la tribune de Snowden a attiré près de 1 000 commentaires.