Quatre morts en trois mois : toute-puissance des versions policières

Paul Aveline - - 28 commentaires

Notre enquête-vidéo


Le 26 mars à Aulnay sous Bois, en Seine-Saint-Denis, le 24 avril sur le Pont-Neuf à Paris et le 4 juin dans le 18e arrondissement de la capitale : en trois mois, quatre personnes sont mortes lors d’opérations policières en région parisienne, à chaque fois alors qu’elles étaient à bord d’un véhicule que les forces de l’ordre voulaient contrôler. Et à chaque fois, les mêmes expressions reviennent dans de nombreux médias, pour décrire les faits : "légitime défense", "refus d’obtempérer"

Comment et pourquoi la version policière est systématiquement la première à se retrouver sur tous les plateaux des chaînes d’info, alors même que parfois, le drame vient juste de se dérouler ? Pour tenter de répondre à cette question, nous avons interrogé Camille Polloni et Pascale Pascariello, journalistes à Mediapart, Fabien Leboucq, journaliste à Libération, et Amal Bentounsi, fondatrice du collectif "Urgence, notre police assassine". Ils reviennent sur les dérives médiatiques qui poussent à prendre pour parole d'évangile la communication des syndicats policiers et des forces de l'ordre, souvent contredite par la réalité des dossiers. 

À noter que le 28 juin, la Défenseure des Droits Claire Hédon a déclaré au Mondequ'elle allait s'autosaisir des trois cas évoqués dans cette enquête, et des actions menées par les forces de l'ordre à Aulnay-sous-Bois et Paris. Il s'agit pour Claire Hédon d'analyser et d'enquêter sur "les conditions d’encadrement et de formation qui ont généré de tels comportements, autant que la façon dont sont enseignés les textes en vigueur".

Pour aller plus loin

- Notre enquête sur le "journalisme de préfecture", signée Pauline Bock.
- Les enquêtes de Mediapart sur l'affaire du Pont-Neuf et d'Aulnay-sous-Bois.
- L'enquête de Libérationsur l'affaire du Pont-Neuf.
- L'affaire Amadou Koumé, tué lors d'une intervention policière en 2015. Trois policiers seront jugés les 27 et 28 juin, ainsi que le 4 juillet prochain, à Paris. 

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