Pub : Le Figaro, les Académiciens... et les montres

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Une "manipulation" du Figaro dénoncée par... l'Académie française ! Le supplément chic du quotidien, So Figaro, présentait hier une mise en page savamment orchestrée : le lustre de l'Académie face au luxe des montres. Mais les Académiciens n'étaient visiblement pas au courant de ce voisinage publicitaire.

Valéry Giscard d'Estaing arbore l'air serein du sage face au temps qui passe. Littéralement assis sur une publicité pour une marque de montres de luxe. Effet garanti.

Dans le supplément de 23 pages du quotidien paru hier, douze "immortels"sont interrogés, avec ces questions : "quelle relation entretenez-vous avec le temps?" et "où lisez-vous l'heure ?" Questionnement philosophique, éventuellement. Mais pas tout à fait... So Figaro est aussi rempli de publicités pleine page : Chanel, Bell & Ross, Louis Vuitton, Cartier ou encore Dior y exposent leurs modèles ultra chics. Pourtant, l'édito n'évoque pas une seule fois le mot "montre", se contentant de vendre discrètement la mèche. Le supplément a été réalisé "à l'heure où s'ouvre, à Bâle, la plus grande manifestation horlogère au monde"

Apparemment, le quotidien a oublié de prévenir ses interviewés que les entretiens seraient mêlés à de (très vulgaires) publicités. L'Académie a réagi de façon assez vive, dans un communiqué s'offusquant de cette mise en scène "manifestement publicitaire, au service de l'horlogerie de luxe". L'Académie émet "une protestation solennelle contre la manipulation dont ont été victimes plusieurs de ses membres".


En regard de presque chaque interview, accompagnée d'une photo de l'académicien, se trouve en effet une publicité pleine page pour une marque de montre.

Soyons honnête, parfois, il ne s'agit pas de montres. mais de maroquinerie de luxe...

Sollicité par l'AFP, Le Figaro a répondu qu'il "déplore ce regrettable malentendu". "So Figaro n'est pas une publication publicitaire. Il s'agit d'un cahier thématique consacré à l'art de vivre et à la mode, et réalisé par des journalistes du quotidien", indique sans rire le quotidien.

La régie pub du Figaro connaît en tout cas son métier : les pubs sont concentrées sur la couverture, les premières pages de droite, et la dernière page, c'est-à-dire les emplacement les plus convoités par les annonceurs. On observera que certains immortels ont été épargnés. Par exemple Simone Veil, ou Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie.

Décidément, on n'a jamais fait le tour des ruses de la pub...

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