Ouest France : Syndicats contre une campagne de pub pro-NDDL
Anne-Sophie Jacques - - Publicité - 0 commentairesEncore une pub qui passe mal : après la campagne en faveur de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes sur les ondes de Radio France lancée en 2013 par la région Pays de la Loire, alors présidée par le socialiste Jacques Auxiette, c’est au tour du nouveau président de Région, Bruno Retailleau (LR). Cette fois-ci, l'encart publicitaire exige l’évacuation de la ZAD, via une pétition relayée depuis le 5 février dans les journaux du groupe Ouest-France. Les syndicats de journalistes dénoncent "la confusion des genres" et demandent le retrait de cette publicité.
Si vous avez manqué vendredi dernier la nouvelle campagne de la Région Pays de la Loire dans les journaux du groupe Ouest-France édités dans la zone de Notre-Dame-des-Landes – à savoir Ouest-France, Presse Océan, Courrier de l'Ouest et Maine Libre – vous pourrez vous rattraper demain mardi 9 février. Objet de cette publicité ? Une pétition pour exiger l’évacuation de la ZAD ("Zone d’Aménagement Différé" rebaptisée "Zone À Défendre" par les opposants).
Lancée la semaine passée par le nouveau président Bruno Retailleau (LR) – qui a succédé en décembre au socialiste Jacques Auxiette et qui avait comparé, avant son élection, la ZAD aux villes syrienne et irakienne en guerre de Damas et Mossoul comme le rappelle Le Monde – cette pétition est également relayée sur les sites Internet de Ouest France jusqu’au 26 février, nous apprend le site de France Bleu. Lequel omet de rappeler le précédent durant le mandat des socialistes : en effet, comme nous le racontions ici, la Région avait lancé une campagne de promotion de l’aéroport dans les colonnes de Ouest-France mais aussi sur les ondes de la station locale de Radio France : France Bleu Loire Océan. A l’époque, les journalistes, qui avaient découvert cette campagne via un communiqué du syndicat mixte aéroportuaire, en avaient demandé le retrait, en vain.
Copie écran du site de Presse Océan effectuée par France Bleu
Cette fois-ci, ce sont les organisations syndicales représentatives de journalistes (CFDT Ouest-France, SNJ Ouest-France, Le Courrier de l’Ouest et Le Maine Libre ainsi que Sud Presse-Océan) qui, dans un communiqué repris par Libération, dénoncent "cette confusion des genres, la mise en cause de l’indépendance des journalistes et le danger qu’elle leur fait désormais courir physiquement". Le danger ? L’intersyndicale rappelle que, dans le cadre de la couverture du dossier Notre-Dame-des-Landes, "des menaces ont déjà été proférées et du matériel dégradé". Et de demander "aux directeurs de la publication des journaux le retrait de ces publicités des prochaines publications papier et Internet".
Photos relayées sur Twitter par la rédactrice en chef de Télénantes et reprises par Libération
Libé rapporte également que, "gênés aux entournures, les quotidiens régionaux accueillant les visuels promotionnels payés par la région pour vanter la pétition ont pris soin d’avertir leurs lecteurs". Ainsi Ouest France précise dans un encart que le journal "continuera à faire vivre le débat démocratique" et publie à la fois "laprise de position du conseil régional ainsi que la réaction des opposants". Quant à Presse Océan ou le Maine Libre, d'après Libé, "un court texte indique que «les contenus à caractère publicitaire, quels qu’ils soient, n’engagent en rien [leur] responsabilité éditoriale»".
>> L'occasion de lire notre dossier sur Notre-Dame-des-Landes