Occupy Wall Street, soutenu par des marques ? (NouvelObs.com)
Gilles Klein - - Publicité - 0 commentairesLa chaîne de cafés Starbucks et le fabricant de glaces Ben & Jerry’s surfent sur le mouvement "Occupy Wall Street" remarque, sur le site NouvelObs.com, Olivier Cimelière, conseiller en communication.
"Comment des marques peuvent-elles s’associer aux "Indignés" de Wall Street alors même qu’elles sont le fruit du système tant honni par les manifestants ?" demande Cimelière Sur ABC News, Howard Schultz, PDG (et membre du parti démocrate) de la chaîne de cafés "s’est livré à un réquisitoire cinglant contre l’administration Obama" déclarant: "Il n’y a pas de division entre les patrons et les travailleurs. Le problème est surtout de savoir ce qui se passe à la Maison Blanche et pourquoi le gouvernement n’amène aucune solution". Starbucks annonce qu'il vendra des bracelets à 5 dollars dans tous ses magasins partir de novembre et "reversera l’argent à une ONG, Opportunity Finance Network dont la mission est de soutenir financièrement des petites entreprises et/ou des créations d’activités." |
Cimelière aurait pu ajouter que Schultz s'était déjà fait remarquer en appelant les Américains à ne plus verser de contribution aux candidats des partis en campagne électorale tant qu'un accord en bonne et due forme n'aurait pas été trouvé entre les Démocrates et les Républicains pour réduire le vertigineux déficit de l'état. Schultz avait ouvert à cette occasion le site UpwardsSpiral2011, qui le cite dans sa home page "Nous devons être les acteurs du changement.. Attendre Washington pour agir n'est pas un plan d'action".
Et Schultz avait reçu le soutien de dizaines de PDG comme Tim Armstrong (AOL) Duncan Niederauer (patron de la bourse de New York) ou Bob Greifeld (patron du deuxième marché boursier américain, le Nasdaq).
Mais Starbucks n'apporte pas officiellement son soutien au mouvement Occupy Wall Street contrairement à Ben & Jerrys qui l'affiche sur une des pages de son site Web: "A ceux qui occupent, nous sommes avec vous".
Et, comme le souligne Cimelière, le texte de Ben & Jerry's est clair et net :
"L’inégalité qui règne entre les classes dans notre pays est immorale. Près de 14 millions de personnes sont au chômage. Près de 20% des Afro-Américains sont sans emploi. Plus de 25% de nos jeunes ne travaillent pas. Nombreux sont les travailleurs qui doivent cumuler 2 à 3 boulots pour à peine s’en sortir. Faire de longues études est quasiment impossible à moins de s’endetter lourdement.Les entreprises sont autorisées à dépenser des ressources illimitées pour influencer les élections tout en amassant des milliards et des milliards au lieu d’embaucher des gens."
Cimelière explique l'attitude de Ben & Jerry's et sa ligne d’action qui "se structure depuis 1988 autour de trois piliers intangibles : »Social Mission», "Economic Mission» et »Product Mission», le tout étant étroitement corrélé par une bannière unique : »We are a company on a mission»".
Pas de discours militant chez Starbucks, mais une volonté affichée de créer des emplois, comme le montre le site de la marque (ci-dessus). Cimelière note : "Chaque jour, il recrute l’équivalent de 200 personnes qui le conduira au final fin 2011 à un plan total de 70 000 embauches et 200 nouveaux magasins ouverts". Et de conclure : "les initiatives de Ben & Jerry’s et Starbucks ont incontestablement ouvert une brèche autour du véritable rôle des entreprises au sein de leur écosystème sociétal"