Murs des cons : interviews, interpellation et plainte

David Medioni - - 0 commentaires

Le mur des cons : énième épisode. Clément Weill-Raynal, l'auteur de la vidéo est entendu dans le cadre de la procédure disciplinaire engagée contre lui par France 3, donne des interviews aux médias amis (Atlantico et Causeur), Aurélie Filippetti est interpellée sur la question à l'Assemblée Nationale, et une plainte est déposée contre le Syndicat de la Magistrature pour "destruction de preuves".

"Je suis heureux comme journaliste et comme citoyen d'avoir contribué à révéler les graves dérives d'un syndicat de magistrats". Clément Weill-Raynal - l'auteur de la désormais célèbre vidéo du mur des cons dans le local du syndicat de la magistrature - persiste et signe sur Causeur.fr au lendemain de son entretien avec la direction de France 3 dans le cadre de la procédure disciplinaire engagée contre lui. Mardi 14 mai, la direction de France 3 a en effet entendu pendant plus de trois heures Weill-Raynal lors d'un entretien qui s'est déroulé, selon ce dernier, dans "un climat serein et de confiance". Selon lui, la direction de France 3 ne lui reproche pas d'avoir "filmé le mur des cons" mais de ne pas l'avoir informée de l'existence desdites images. Sur ce point, Weill-Raynal avait avancé une justification : la collusion entre la CGT de France 3 et le Syndicat de la Magistrature, @si vous en parlait ici.

Cette interview accordée à Causeur, dans la foulée de l'entretien avec la direction de France 3, n'est pas anodine. En effet, depuis le début de l'affaire, Causeur a pris fait et cause pour Weill-Raynal en demandant d'abord la "fin de la chasse aux sorcières à l'encontre de Weill-Raynal", puis en lançant le 6 mai dernier une pétition qui a recueilli, selon le site, plus de 10 000 signatures dont celles des journalistes Etienne Mougeotte, Yves Thréard, Alexandre Adler ou encore Jean-Marie Pontaut. Pas anodine non plus l'interview qu'il a également donnée hier à Atlantico -le site qui a le premier diffusé la vidéo du mur des cons et qui le soutient depuis le début de l'histoire.

Décidément la journée d'hier a été très importante pour Weill-Raynal. Lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication a été interpellée par le député UMP des Bouches-du-Rhône, Christian Kert. L'échange entre le député et la ministre est visible ici in extenso, mais en substance Kert s'interroge sur le point de savoir si oui ou non, le gouvernement avait quelquechose avoir avec la procédure contre Weill-Raynal et demande à Filippetti de se prononcer sur l'attitude des syndicats qui ont selon lui - et aussi selon Weill- Raynal - demandé sa tête à la direction de France 3. Filippetti a répondu en affirmant qu'à aucun moment le gouvernement n'était intervenu pour demander la procédure disciplinaire. Elle a également rappelé l'objet de cette procédure qui concerne selon elle le non respect d'un contrat entre un employé et son employeur.

Enfin, la contre-attaque de Weill-Raynal a aussi un pan judiciaire. En effet, lundi 13 mai, Gilles-William Goldnadel, l'avocat de Weill-Raynal, a déposé une plainte contre le syndicat de la magistrature au nom de plusieurs parties civiles pour "destructions de preuves". C'est ce qu'indique Le Figaro.fr. La plainte en question est déposée au nom de Robert Ménard, ancien secrétaire général de Reporters Sans Frontières. "Lorsqu'il a appris qu'il figurait sur le mur, Robert Ménard a voulu le confirmer par constat d'huissier, mais, lorsque l'huissier que nous avons envoyé s'est présenté le 26avril, le mur avait disparu des locaux du Syndicat de la magistrature" raconte Goldnadel au Figaro.

Si vous avez raté les épisodes précédents, ils sont ici et .

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