Migrants Paris : absurde dispersion sur Twitter

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Trois jours seulement après le démantèlement du camp de migrants de La Chapelle, à Paris, plusieurs dizaines d'entre eux sont de retour dans la rue. Les forces de police ont tenté, hier, de les disperser en les forçant... à prendre le métro. Une action relatée en direct sur Twitter, par plusieurs journalistes.

Capture France Info, 04/06/2015

Quelques heures après l'évacuation, mardi, du campement de fortune de La Chapelle, dans le Nord de Paris, où près de 400 migrants vivaient depuis l'été 2014, la préfecture de police se félicitait du travail collectif à l'origine de cette opération. "Une solution d'accueil et d'hébergement adaptés à la situation de chacun a été mobilisée en conséquence", précisait même le préfet de police. Trois jours plus tard, plusieurs dizaines d'entre eux errent dans les rues de Paris.

Hier, aux alentours de 16h, plusieurs dizaines de migrants installés devant l'église Saint-Bernard ("à quelques encablures de la bande de bitume sur laquelle les migrants avaient dormi, dans des tentes, pendant plusieurs mois", préciseLibération) ont été évacués par les forces de l'ordre. "Gendarmes mobiles et policiers ont raccompagné dans un climat confus les migrants, par petits groupes de trois ou quatre, à l'intérieur de la station de métro La Chapelle", raconte Le Monde. "A la stupéfaction de la foule, ils entreprennent de faire monter les migrants dans les rames arrivant à quai. Par petites grappes, les voilà poussés dans le métro. L’idée : les faire partir, plus loin, et ainsi les disperser", continue Libé.


Une opération policière live-tweetée par Raphael Krafft, journaliste France Info

Une heure après le début de cette opération, la station de métro est évacuée, plusieurs dizaines de migrants en ressortent, accompagnés par les gendarmes mobiles. La situation se tend alors, un migrant est menotté et emmené par les gendarmes mobiles suite à une altercation avec un automobilste, furieux de voir la circulation bloquée. Les manifestants s'engouffrent à l'intérieur du gymnase Micheline-Ostermeyer, avant d'en être évacués.

Comment expliquer une telle confusion hier dans les rues de Paris, alors que les pouvoirs publics avaient assuré que tous les migrants évacués mardi se verraient pris en charge ? Libération émet plusieurs hypothèses : "Plusieurs personnes pourraient avoir été oubliées dans le décompte. D’autres, absentes au moment de l’expulsion impromptue du campement, n’ont pas été prises en charge. Certaines, enfin, ont décidé de quitter les hôtels où elles étaient hébergées pour quelques nuits. Isolées, en grande banlieue, sans argent ni nourriture, elles ont préféré revenir à Paris, où le réseau associatif, au moins, permet de subvenir aux besoins de base". Le Parisien ajoute que, selon un premier bilan du démantèlement du camp, "seule une centaine de migrants ont entamé une démarche d'asile, synonyme d'hébergement semi-pérenne". Cinquante autres personnes (des familles avec enfants) ont été prises en charge par la ville de Paris.

Alors que d'importantes forces de police et de gendarmerie étaient encore mobilisés hier en fin de journée dans le quartier de La Chapelle (la plupart des squares avaient été fermés préventivement), une partie de ces migrants ont trouvé "refuge" sur l'Esplanade Nathalie Sarraute, dans le 18e arrondissement :

L'occasion de relire notre enquête : "Calais : derrière l'image, l'intenable face-à-face entre migrants, routiers et policiers" et la chronique Les évacués de La Chapelle.

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