Medias, "vous faites de la merde" (Topolsky/The Verge)

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"Votre problème c'est que vous faites de la merde".

Dans un billet publié sur la plateforme de blogs Medium, le journaliste américain Joshua Topolsky - fondateur du site d'actualité technologique et des médias The Verge - revient sur la crise que traverse l'industrie médiatique face au défi du numérique. Dans son viseur, le modèle économique de nombreux médias qui repose, selon lui, sur l'innovation de "format" (applications vidéos, contenus Snapchat, Instant Articles, newsletter...) plutôt que sur le contenu.

 

Topolosky est un acteur important du web journalisme aux Etats-Unis. Son site The Verge, edité par Vox Media -société qualifiée par le New York Times "d'entreprise de technologie qui produit des médias, en opposition aux entreprises médias qui utilisent la technologie" - avait notamment décidé en 2014 de passer en version 100% web arguant que "les applis c'est super, mais The Verge est un site web, et nous voulons que nos lecteurs aient la meilleure expérience avec nos contenus, là où ils sont conçus pour être vus. Et c'est sur le web".

Pour lui le passage à "l'ère digitale" a destabilisé un marché jusque là "ordonné", où "l'éventail de ce que nous lisions, regardions et écoutions" était contrôlé par des grands groupes. L'auteur ajoute que les industriels de la presse ont cédé le contrôle de la distribution de l'information à des acteurs "qui se fichent ou ne comprennent rien aux médias" (Facebook, Google, Twitter). Ces-derniers ont imposé l'idée que la solution à cette crise était de "produire le plus possible" et non pas "le meilleur possible".

"Bordel, ils iront même jusqu'à payer pour en avoir"

"L'industrie des médias pense désormais largement que son seul modèle économique fonctionnel consiste à toucher le plus de personnes possible et de leur vendre le plus de publicité possible" ajoute-t-il avant de s'adresser directement à ces médias : "Votre problème c'est que vous faites de la merde. Beaucoup de merde. Et tout le monde se fiche de vous ou de votre merde. [...] Ils ne veulent pas de votre merde bon marché. Ils veulent de la bonne merde. Et ils iront la chercher autre part. Bordel, ils iront même jusqu'à payer pour en avoir". Et de conclure en conseillant aux médias de produire un contenu de qualité pour un lectorat restreint : "Si vous voulez faire quelque chose de vraiment bien, vous ne pouvez le faire pour tout le monde. Vous devez le faire pour quelqu'un. Un certains nombre de personnes, mais pas tout le monde".

(par Pierre Meloni)

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