Libération, L'Opinion, et les enquêtes sur les actionnaires de presse
Vincent Coquaz - - 0 commentairesL'Opinion investigue sur les actionnaires... des autres. "Le sauvetage du quotidien de gauche Libération par le PDG de Numéricable, Patrick Drahi, aurait été vivement encouragé par l'Elysée."
C'est dans une brève média que le quotidien L'Opinion nous l'apprend (au conditionnel, en citant "plusieurs sources concordantes"). Et pour encourager Drahi à mettre la main au portefeuille, rien de plus simple, selon le journal (toujours au conditionnel) : "l'Etat aurait mis dans la balance une issue positive au rachat de SFR par l'homme d'affaires franco-israélien" contre les 14 millions d'euros (sur une fortune estimée à 8 milliards d'euros) avancés par Drahi pour sauver Libé.
Le journal "libéral, européen et pro-business" (L'Opinion, pas Libé), fondé il y a un an, reste en revanche toujours discret sur son propre actionnariat. |
Au lancement, le fondateur, Nicolas Beytout, expliquait simplement posséder 30% du capital sans donner plus de détails sur les 70% restants.Le Monderévélait alors que Bernard Arnault (LVMH) aurait investi, à titre personnel, 6 millions d'euros, soit la moitié du capital total, et que Claude Perdriel (Le Nouvel Obs) aurait contribué à hauteur de quelques centaines de milliers d'euros. Problème : l'entourage d'Arnault a ensuite démenti une participation aussi importante, ce qui relançait les spéculations sur les propriétaires du journal.
Quelques mois plus tard, Mediapart réussissait "à percer une partie de ce petit mystère" : selon le site, la holding Thétis, qui gère la fortune des Bettencourt, a apporté 3,2 millions d'euros et détiendrait 13,40 % du capital.
L'occasion de lire notre enquête sur i24 News :"l'anti-Al Jazeera" israélien de Patrick Drahi.