Le Monde condamné pour diffamation contre le Real Madrid
La rédaction - - 0 commentaires300 000 euros pour avoir accusé l'un des plus célèbres clubs de foot du monde de doper ses joueurs
300 000 euros pour avoir accusé l'un des
plus célèbres clubs de foot du monde de doper ses joueurs. Le Monde et
son journaliste Stéphane Mandardont été condamnés en première
instance, par un tribunal de Madrid, à verser 300 000 euros de dommages-intérêts
au Real Madrid, pour un article sur les pratiques de dopage au sein monde du
football espagnol. Le journal a aussi été condamné à payer 30 000 euros à
Alfonso del Corral, directeur du service médical du club.
L'article, publié dans l'édition du 8 octobre 2006, affirmait que le docteur
Eufemiano Fuentes, "que la justice espagnole soupçonne d'être
l'instigateur du vaste réseau de dopage sanguin auquel les cyclistes Jan
Ullrich, Ivan Basso et 56 autres coureurs auraient recouru" proposait
également ses services dans le monde du football. Il mettait en cause le FC Barcelone, le
Real Madrid, le FC Valence et le Betis Séville. Mandard avait eu accès
à "une série de documents confidentiels, qui ne sont pas nominatifs : les
plans de préparation" du FC Barcelone et du Real Madrid pour la saison
2005-2006. Les documents auraient signalé des administrations de "stéroïdes
anabolisants", d'un "précurseur indétectable de l'hormone de
croissance", d'EPO et des "réinjections de sang déjà prélevé".
Le Real a publié des extraits du jugement, qui dénonce le fait
que le journaliste s'est appuyé pour rédiger son article "sur une
unique source à la crédibilité douteuse qui n'a jamais corroboré l'existence
des documents controversés" auxquels il faisait référence. En décembre 2006, dans une interview au journal espagnol Marca,
le docteur Fuentes avait effectivement nié que les documents obtenus par Le
Monde aient été rédigés par lui.
Comme @si l'avait signalé, cet
article a déjà valu une condamnation au journaliste et à son quotidien en
janvier, le FC Barcelone ayant lui aussi obtenu 300 000 euros. Le Monde avait
fait appel, comme pour cette seconde condamnation : "Evidemment, nous formons un appel, parce que le montant de la
condamnation est complètement exorbitant et disproportionné par rapport à tous
les usages au sein de l'Union européenne, à un moment où l'on sait à quel point
la presse écrite est menacée, a
déclaré Laurent Greilsamer à l'AFP. Je peux comprendre la colère des
dirigeants du Barça et du Real. Mais s'ils considèrent que leur honneur avait
été atteint, ils pouvaient se contenter de réclamer un euro symbolique comme
c'est la règle dans l'UE. Là, on sent une volonté de faire mal en tapant au
portefeuille."