La vengeance des Murdoch (presse GB)
Gilles Klein - - 0 commentairesAprès James Murdoch, hier, c'est aujourd'hui au tour de son père Rupert Murdoch de répondre une nouvelle convocation d'une commission d'enquête. La fréquence et l'importance des contacts entre le groupe Murdoch et les conservateurs, longuement évoqués par James, se révèlent gênants pour l'actuel gouvernement de David Cameron.
C'est la deuxième fois que les Murdoch sont appelés à témoigner devant cette commission d'enquête, après un premier passage en juillet dernier devant des parlementaires.
James Murdoch n'a, hier, rien caché de ses relations avec David Cameron et ses proches, que ce soit lorsque les conservateurs étaient dans l'opposition ou depuis leur arrivée au gouvernement, en mai 2010. Comme le titre à la Une The Independent, l'indique c'est "la vengeance de Murdoch", une sorte de revanche face à des politiques dont il a été très proche avant qu'ils ne le lâchent, sous la pression de l'opinion publique lassée par les révélations successives dans l'affaire des écoutes illégales pratiquées par les journaux du groupe Murdoch, et des pots-de-vin versés à des fonctionnaires et des policiers.
"James Murdoch, ancien patron du bouquet TV BSkyB choque la commission Leveson en dévoilant ses relations intimes avec les ministres", écrit The Independent sous la première photo. "Jeremy Hunt, ministre de la Culture est invité à démissionner après qu'une série d'e-mails explosifs ait prouvé que son cabinet a aidé News Corp a faire une offre de rachat sur BSkyB", écrit le journal sous la deuxième photo. Cette série d'e-mails a été échangée au moment où le ministre devait justement trancher entre les différentes offres d'achat de ce groupe de chaînes télé. Finalement le groupe de médias a abandonné ses espoirs de prise de contrôle de ces chaînes, face au scandale des écoutes et le fils Murdoch a récemment quitté la présidence de BSkyB. "Des preuves permettent de douter des démentis du Premier ministre, jurant qu'il n'avait pas discuté de la prise de contrôle de BSkyB au cours d'un dîner chez Rebekah Brooks" (une des responsables du groupe Murdoch à l'époque, arrêtée plusieurs fois dans l'enquête sur les écoutes illégales), écrit le journal.
"La vengeance des Murdoch" est aussi à la Une du tabloïd Daily Mail, qui montre la photo du ministre de la Culture incriminé.
"Absolument illégal" écrit le Daily Telegraph, avec la photo de James Murdoch, de son lobbyist Frederic Michel, et du ministre de la Culture. Même analyse pour le Guardian qui parle d'un "ministre aux ordres de Murdoch" avec la photo du ministre de la Culture.