La méchanceté laborieuse de Stéphane Guillon (Libération)

Gilles Klein - - 0 commentaires

Une réflexion de Dominique Strauss Kahn qui l'a trouvé "méchant" a suffi pour transformer le chroniqueur humoriste de France Inter Stéphane Guillon en champion du buzz politico-médiatique parisien.

«C’est en entendant à la radio, dans la voiture, la réaction de DSK que je me suis dit que ça allait faire du buzz.» Ça n’a pas loupé. Il dira plus tard, sur le plateau de Canal +, que la direction de France Inter vient de lui envoyer une caisse de bouteilles de champagne pour son fait d’armes. Ce qui n’est pas vrai. Mais il le dit, puisque son boulot, «c’est de foutre le souk». En revanche, quand Dominique Strauss-Kahn sort du studio, c’est Frédéric Schlesinger, directeur de France Inter, qui est bien allé lui présenter ses excuses. (...) Schlesinger a choisi l’humoriste en octobre 2007 pour ça. Il persiste, assume et rit. Ravi d’avoir à l’antenne «un digne fils de Desproges» . «Je lui fous une paix royale, je ne suis jamais intervenu», dit Schlesinger, qui considère que l’humoriste est «libre de toucher à tout». Sauf que mardi après-midi, Guillon assure que son boss lui passe un coup de fil, non pas pour lui tirer l’oreille après l’affaire DSK, mais pour lui demander de ménager Martine Aubry, invitée le lendemain. La première secrétaire avait, paraît-il, très mal pris le fait d’avoir été comparée dans une précédente chronique à un «petit pot à tabac» .
(...) La méchanceté ne lui vient pas facilement. Chaque chronique lui coûte environ huit heures de travail quotidien. «Je suis un laborieux», admet-il.

Liberation vendredi 20 février 2009picto

L'occasion de relire la chronique de Daniel Schneidermann : Stéphane Guillon, bouffon intouchable

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