La Banque de France mise sur des vidéastes
Loris Guémart - - Nouveaux medias - Coups de com' - 1 commentaires
La semaine dernière, l'un des streams quotidiens de Jean Massiet était un peu inhabituel. Il s'agissait d'une conférence avec le gouverneur de la Banque de France en "partenariat", à l'occasion des "Rencontres de la politique monétaire", indiquait alors le streameur politique et fondateur de l'émission Backseat. Sans plus de précisions quant à la nature de ce partenariat. Déclenchant quelques questions sur Twitter, et des rappels à propos des deux précédentes opérations de communication de la Banque de France avec des vidéastes, dont la Banque de France se félicite d'ailleurs : en 2022 avec le journaliste Alexandre Marsat du média (à financements publics) CurieuxLive, et en 2021 avec le vidéaste Cyrus North. Aucun des deux n'a répondu aux sollicitations d'ASI. Ni fait œuvre de transparence, lors de la diffusion des contenus issus du partenariat, quant à la nature de leurs partenariats avec la Banque de France – qui a jugé les deux opérations fructueuses à en juger par cette interview de son responsable de la communication.
"On les a contactés parce qu'on démarche beaucoup les institutions, on s'est mis d'accord, ils m'ont proposé de me confier l'animation des Rencontres de la politique monétaire, indique à ASI Jean Massiet à propos de ce partenariat. Ils n'avaient pas de demandes particulières, c'est plutôt moi qui en avais : que ce soit interactif avec le chat (de sa chaîne Twitch, ndlr), qu'on puisse parler de tout." Ce qu'il a pu faire sans problème, assure le streameur concernant ce partenariat dont la contrepartie était que la Banque de France "paie la production" de la soirée ("plus de 10 000 euros") : "Ce n'est pas le plus rémunérateur pour moi, la commu (ses abonné·es sur Twitch, ndlr) reste le numéro un." Lorsqu'il a commencé ces partenariats avec de grandes institutions publiques, il pensait devoir défendre sa liberté de parole… mais cela n'aurait pas été le cas : "Je les mets en garde en leur disant «dans le chat, il y aura des questions salées», certaines me répondent que c'est ce qu'elles veulent en travaillant avec moi. En fait, ils sont contents d'avoir les sujets qui fâchent." Il signale cependant que "les services com' sont toujours plus crispés que les dirigeants".
Cette vidéo est issue de notre dernière émission en direct sur Twitch, Proxy, un mardi sur deux à partir de 17 h 30 sur notre chaîne Twitch puis en rediffusion sur le site d'Arrêt sur images.