Invalides : et les autres tweets de Mélenchon ?
Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires,
"Mélenchon se plaint""Mélenchon mécontent", "l’indécence de Mélenchon"… c’est peu dire que le tweet du leader du Parti de Gauche a fait grand bruit vendredi dernier. Quelques heures après l’hommage officiel rendu aux victimes des attentats du 13 novembre, Jean-Luc Mélenchon a en effet regretté d’avoir été placé à proximité de Marine Le Pen. Aussitôt la presse fustige ce commentaire considéré comme déplacé. Mais pourquoi ce tweet de Mélenchon est-il repris, et non ses autres tweets sur les sujets de fond ? s'indigne sur son blog un militant du Parti de Gauche.
Quel pataquès ! Vendredi, quelques heures après l’hommage officiel rendu aux victimes des attentats du 13 novembre qui se tenait dans la cour des Invalides – et où une chanson de la pacifique Barbara fut entonnée – Jean-Luc Mélenchon publiait sur Twitter un message regrettant d'avoir été placé à proximité de Marine Le Pen (ils n'étaient séparés que par une personne) :
Aussitôt le tweet est repris par la presse qui titre pêle-mêle sur un Mélenchon mécontent qui crée la polémique – voire sur son indécence. D’aucuns l’accusent de rompre l’union nationale. D’autres de la jouer perso.
De son côté, interrogé par Le Lab d’Europe 1, l’Elysée assure qu'il s'agit d'un placement protocolaire : si Jean-Luc Mélenchon s'est retrouvé aux côtés des cadres FN, c'est parce qu'ils sont tous eurodéputés. Faux ! s’indigne Antoine Léaument sur son blog hier. Ce militant du Parti de Gauche – par ailleurs en charge de l'animation des réseaux sociaux de Mélenchon – estime que le protocole n’a pas été respecté puisque Mélenchon "a été placé sur un siège réservé en théorie à un sénateur, ce qu’[il] n’est plus depuis 2009". Selon lui, Mélenchon a eu raison de dénoncer ce placement car "une photographie de Mélenchon et Le Pen côte à côte, qui ne se dévorent pas l’un l’autre, c’est comme une preuve matérielle de l’idée qu’ils pourraient s’entendre politiquement".
Mais, au-delà de la polémique qui a fait le miel des journalistes, c’est surtout la réaction du système médiatique qui a agacé Léaument. Lequel dénonce "l’incroyable célérité des médias et le nombre d’entre eux à réagir à ce tweet". Or, ajoute-t-il, "Jean-Luc Mélenchon tweete tous les jours. Il l’a fait récemment pour dénoncer les farces du budget européen qui menace de s’effondrer sous le poids des impayés ; il l’a fait à l’occasion d’une intervention au Parlement européen où il parlait des moyens de combattre le terrorisme et expliquait que sa cause était dans la guerre et dans l’argent ; il l’a fait encore pour parler du drapeau tricolore et de la Marseillaise. De tout cela, le monde médiatique n’a rien retenu, rien fait, rien écrit. Il s’agit pourtant de sujets de fond, qui pourraient intéresser les Français. Mais les sujets de fond n’intéressent pas les journalistes".