Iacub : DSK au tribunal, Joffrin rattrapé par les archives
La rédaction - - 0 commentairesDSK au tribunal. Pas à New York, ni à Lille, mais à Paris. Dans le cadre de la demande de saisie du livre de Marcela Iacub, Belle et bête, DSK a fait le déplacement au tribunal de Paris. L'audience était à suivre en direct sur twitter notamment grâce à la journaliste du Monde, Pascale Robert-Diard. L'occasion pour les avocats de DSK de déterrer une tribune de Laurent Joffrin qui dénonçait, en 2012, les atteintes à la vie privée... contre DSK.
A l'audience, avec DSK, comme si vous y étiez... La journaliste du Monde, Pascale Robert-Diard, que nous avons reçue plusieurs fois sur notre plateau, a "live-tweeté" l'audience :
Au cours de l'audience, l'un des avocats de DSK, Me Richard Malka, a notamment cité un mail de Marcela Iacub, montrant qu'il y a bien intention de lui nuire :
La retranscription de l'intégralité du mail, publiée sur le site de Metro, laisse perplexe. Iacub laisse entendre avoir été manipulée par de mystérieux commanditaires qui semblent être son précédent éditeur : "Mon livre sur ton affaire américaine je l'ai écrit parce que ce sont eux qui me l'ont demandé. Le fait de chercher à te rencontrer était partie du même projet. Sans te dire tout le reste. Il m'a fallu te faire croire que j'étais éprise de toi, que j'étais folle de toi. Et puis que j'avais mon cœur meurtri, que j'étais jalouse et tout ce que tu sais. Je suis désolée. Je te demande pardon mais je sais que tu ne pardonneras jamais. (...) Je te demande d'effacer ce mail. Je ne veux pas ajouter cet aveu aux problèmes terribles que j'ai en ce moment à cause d'eux. Ce ne sont pas des gens méchants mais un peu inconscients et fous", a-t-elle écrit à DSK.
Joint par @si, Olivier Nora, directeur des éditions Fayard (qui ont publié le précédent livre de Iacub), dément être concerné par cette affaire : "Nous ignorions tout son "projet" concernant DSK comme des relations qu'elle dit avoir entretenues avec lui ainsi que du livre qu'elle préparait pour notre confrère Stock - de sorte que si cette lettre dit vrai, il apparait que cette affaire a été longuement préméditée, et que l'éditeur Fayard y a été instrumentalisé, comme tant d'autres..."
En 2012, Joffrin défendait le respect de la vie privée
Autre document cité par l'avocat de DSK : la tribune écrite par Laurent Joffrin, le 28 février 2012, dans Libération. A l'époque, l'ancien directeur du journal répondait aux critiques de Jean Quatremer, formulées dans un livre, et dans lequel le journaliste expliquait avoir été empêché d'enquêter sur l’affaire Piroska Nagy, l'économiste hongroise qui avait eu une liaison en 2008 avec celui qui était alors directeur du FMI. Joffrin justifiait sa prudence au nom du respect... à la vie privée :
"Le droit à l’intimité familiale, à la discrétion sur sa vie sexuelle ou affective, au secret sur tel ou tel aspect de son comportement privé, fait partie des droits élémentaires de la personne. Les intrusions de la presse dans ce territoire protégé ne peuvent ressortir que du régime de l’exception. Pour entrer dans ce domaine qui tient au plus précieux de l’identité de chacun, il faut de bonnes raisons : le soupçon d’une illégalité sérieuse ou bien la mise au jour d’un élément essentiel pour comprendre tel ou tel événement important". |
«En dehors de ces cas, soigneusement répertoriés et délimités par la jurisprudence, chacun a le droit de mener la vie qu’il mène sans être sans cesse exposé au jugement public. Si l’on va au-delà, la pente est dramatique (...) Veut-on vraiment voir se développer en France l’équivalent de la presse Murdoch, qui fait argent du viol systématique de la vie privée et couvre ses pratiques honteuses des oripeaux mités de la liberté de la presse de caniveau ? (...) Je conçois mal le progrès civique qu’il y aurait à favoriser la naissance d’une déontologie journalistique en forme de trou de serrure…" Un texte qui a une curieuse résonance aujourd'hui après la publication des bonnes feuilles de Marcela Iacub dans Le Nouvel Obs, dirigé par Laurent Joffrin.
Maj 17h15 : rajout de la transcription du mail de Iacub, lu au tribunal, et de la réponse des éditions Fayard
Au-delà de ce procès, un mystère reste à éclaircir : "Le cochon a-t-il vraiment croqué l'oreille de Iacub ?"