Gilets jaunes aux Champs-Elysées : peur sur la ville (et sur CNews)
Juliette Gramaglia - - 5 commentaires"Vous vous sentez en sécurité, là, maintenant, tout de suite ?" Toute la matinée du 24 novembre, la question a été lancée aux Gilets jaunes réunis sur les Champs-Elysées à Paris, par les envoyés très spéciaux de CNews, chargés de relater confusion et chaos.
On vous le racontait : ce samedi 24 novembre, les chaînes d'info ont déménagé leurs envoyés spéciaux sur les Champs-Elysées, pour couvrir la manifestation des Gilets jaunes (mouvement auquel nous avons consacré une émission)... et surtout les débordements, qualifiés sur CNews sans complexe de "scènes de guérilla urbaine
". Cette même CNews où, semble-t-il, le mot d'ordre était sé-cu-ri-té. Car les multiples envoyés spéciaux, incités bien sûr à nous informer sans se faire arroser de lacrymos, ont passé une bonne partie de la journée à demander aux Gilets jaunes qui passaient s'ils se sentaient "en sécurité
" et s'ils n'étaient pas "inquiets
". De la charge des CRS contre les manifestants, qui y vont à coup de gaz lacrymogènes et de canons à eau, comme l'avancent un certain nombre de gens interrogés ? Non : de ces "éléments perturbateurs
" (comprendre : les black blocs) qui viennent "polluer le débat
" - et donc CNews a été un relais d'une redoutable efficacité le 24 novembre.
Détail saillant, lorsque certaines réponses de manifestants s'éternisent, CNews effectue un retour de plateau quelque peu abrupt. Exemple avec cette séquence où l'on voit un ancien syndicaliste de la SNCF expliquer les baisses successives de sa retraite, puis s'apprêter visiblement à se lancer dans une tirade anti-capitaliste... avant d'être coupé, assez brusquement, par la journaliste sur place et le présentateur en plateau. Ce dernier s'empresse de préciser : "On avait bien compris bien sûr les propos du monsieur.
On ne l'a pas coupé volontairement [...] on l'a d'ailleurs longuement laissé développer son propos
". S'inquiéterait-on à CNews d'un retour de bâton tel que l'a connu France 3 Aquitaine, après la diffusion d'une séquence présentée à tort comme une journaliste censurée lorsqu'elle évoque la violence policière ?