Finalement, les Pigeons ne se sont pas fait pigeonner

David Medioni - - 0 commentaires

Souvenez-vous des Pigeons. Ces entrepreneurs qui, fin 2012, vitupéraient avec succès sur les réseaux sociaux et dans les médias contre le projet du gouvernement de taxer les plus values sur la revente d'entreprise, au prétexte que cela les appauvrirait et les conduirait à ne plus créer de richesses. Selon un article du Monde qui reprend l'étude de l'un de leurs porte-parole, l'activité de business angels ne s'est jamais aussi bien portée.

Ils ont eu peur, ont beaucoup crié, ont twitté, ont tempêté que le gouvernement voulait les appauvrir, eux qui créent des richesses. C'était fin 2012. Les "Pigeons" ou #geonpi, sur les réseaux sociaux (notre émission dailymotion avait largement abordé la question) hurlaient contre le projet du gouvernement qui souhaitait réformer la taxation des plus-values de cession, réalisées lors de la revente d'une entreprise. C'est cette plus-value qui constitue l'essentiel des revenus du business angels. L'un des porte-parole du collectif, Jean-David Chamboredon, déclarait même : "Nous sommes ici dans le dogme anticapitaliste, l'antiéconomique, le 'brisage de rêve', la démotivation quasi sadique, le 'je-ne-sais-quoi-qui-donne-la-nausée". Devant cette vague de protestation numérique sans précédent, le gouvernement avait un peu reculé. (L'éconaute vous en parlait ici). Mais aujourd'hui, Le Monde.fr rend compte d'une étude qui démontre que finalement, les pigeons "ne vont pas si mal".

Le Monde s'amuse : "relire, quelques mois plus tard, cette phrase prédisant l'apocalypse aux start-ups françaises, peut prêter à sourire, lorsqu'on la compare aux derniers chiffres donnés par le même M. Chamboredon, via son fonds ISAI, qui mesure le nombre de levées de fonds".

Et le quotidien de signaler qu'en 2012, l'activité des business angels français, "va plutôt bien avec une hausse de 80 % des montants levés (donc du capital investi par les business angels dans les start-up). Mieux encore : le nombre de levées de fonds a fait plus que doubler entre 2012 et 2013, avec un taux de croissance de 108 % ! ", en comparaison sur les six premiers mois de l'année.

Bref, conclut le quotidien, "l'opération des pigeons s'est donc révélée rentable. La réforme envisagée par le gouvernement, qui visait à instaurer un barème progressif de la taxation des plus-values de cession, devait permettre un milliard d'euros de recettes complémentaires. Comme le relataient Les Echos, la mouture proposée par Bercy à la suite de la révolte des Pigeons va finalement coûter 300 à 400 millions d'euros en manque à gagner fiscal pour l'Etat".

Sur les pigeons, relire l'article détaillé de l'éconaute, la chronique de Daniel Schneidermann, et revoir notre émission sur la vente avortée de Dailymotion à Yahoo qui a fait un détour sur le mouvement des Pigeons.

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