Emeutes : meeting pro-Bouteflika annulé (presse algérienne)

Gilles Klein - - 0 commentaires

Malgré la protection de la police, des manifestants ont empêché la tenue d'un meeting officiel pro-Bouteflika. Abdelmalek Sellal, directeur de la campagne, et porte-parole du président Bouteflika (qui n'intervient jamais en public) n'a pas pu entrer dans la salle. Le meeting a été annulé, pendant que des centaines de jeunes affrontaient la police, signalent plusieurs quotidiens algériens dominicaux. La campagne réelle se déroule aussi mal que la cybercampagne.

Depuis le début de la campagne pour l'élection présidentielle algérienne durant laquelle l'actuel président Bouteflika tente d'obtenir un quatrième mandat, les incidents se multiplient.

Hier à Béjaïa (environ 145 000 habitants, à 180 km d'Alger) malgré un gros déploiement policier, Abdelmalek Sellal, directeur de la campagne du président Bouteflika, n'a pas pu accéder à la salle de la Maison de la Culture protégée par des barrières et de nombreux policiers, ni prendre la parole.

L'équipe officielle de Bouteflika a dû repartir en avion pour Alger, sans avoir quitté l'aéroport. Pendant que la police tentait de disperser des centaines de jeunes manifestants qui criaient leur opposition à un éventuel 4e mandat de Bouteflika. Certains d'entre eux ont incendié un véhicule de la Télévision nationale. Puis après une après-midi d'affrontements, pierres contre grenades lacrymogènes, et malgré l'arrivée de forces anti-émeutes, ils ont réussi à pénétrer dans la Maison de la culture et ont mis le feu à la salle.

D'autres meetings ont déjà été annulés ou perturbés au cours des jours précédents dans d'autres villes d'Algérie, souligne par ailleurs, El Watan.

Le quotidien Libérté donne d'autres détails, et entre autres, la colère des manifestants qui accusent la majorité des journalistes d'être aux ordres du pouvoir.

"La forte délégation de journalistes accompagnant depuis Alger le directeur de campagne de Bouteflika a dû vivre au rythme de la “rumeur” pendant plus de trois heures ; ils ont été ainsi priés de quitter la salle à plusieurs reprises, mais ils ont à chaque fois été rappelés à reprendre leur place. Pendant ce temps, à l’extérieur, la situation se corse de plus en plus. Il aura fallu attendre jusqu’aux environs de 13h pour que l’annulation du meeting soit définitivement confirmée,"

Finalement "Les journalistes étaient contraints d’être transportés dans des fourgons blindés de la police pour rejoindre, sous une pluie de projectiles, l’aéroport où se trouvaient encore Sellal et son équipe. Aux alentours de la Maison de la culture, les affrontements se sont alors davantage accentués…" conclut Liberté.

 

"4e mandat, La campagne vire au cauchemar" titre de son côté le Soir d'Algérie

Vendredi, à Ras-El-Aïn (Batna) c'est Ahmed Ouyahia le directeur de cabinet de la présidence de la République qui a été accueilli, dès sa descente de voiture, par des "Ouyahia dégage !". Puis à l’intérieur de la salle omnisports de la ville, dès qu’il entama son discours, des pots de yaourt ont fusé de la salle en sa direction… sans toutefois l’atteindre. Ouyahia a dû quitter les lieux par une porte dérobée raconte Le Soir.

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