Elkabbach s'invente une légende de viré
La rédaction - - 0 commentaires Voir la vidéoLa grande messe présidentielle sur TF1 et le premier épisode de la saga Star Wars sur M6 ont occupé les audiences hier soir. Mais vous ne pouvez pas rater la tension entre Jean-Pierre Elkabbach (Europe 1) et Jean-Jacques Bourdin (RMC) sur le plateau du Grand Journal de Canal+, ainsi que l'explication de Nicolas Demorand (France Inter) sur les "deux types de journalistes". Bel échange, au cours duquel Elkabbach s'est inventé en direct une légende de "viré".
"Le problème de notre métier, c'est d'avoir un certain nombre de procureurs, qui confondent l'information avec ce qu'ils sont eux-mêmes". En refusant de se rendre à l'Élysée pour interviewer le président s'il en avait l'occasion, Jean-Jacques Bourdin est-il le procureur des journalistes? Après cette accusation, la tension sur le plateau entre les deux hommes entraine Bourdin à poser LA question : "faut-il être bienveillant avec le pouvoir pour avoir la chance d'interviewer le président de la République?" Le début de l'échange entre les deux intervieweurs, teinté de colère froide |
Face à ces questions, légitimes, l'explication de Nicolas Demorand, grand manitou de la matinale de France Inter : "Il y a autour de cette table deux catégories de journalistes : ceux qui ont eu la chance et la grâce d'être choisis par le président de la République et ceux qui ne l'ont pas eue". Et voici la vérité : "le grand problème des émissions avec le président de la République, [...] c'est que les formats sont toujours faits sur-mesure". Demorand, lui, n'irait "évidemment" pas à l'Elysée |
Enfin, une petite perle, toujours sur le même plateau : Elkabbach assure avoir été viré quatre fois par quatre présidents différents. "Vous savez ce que c'est quand quelqu'un qui est au sommet téléphone à vos responsables et dit : "je veux plus voir cette tronche, je veux plus entendre cette voix" ?" "Ca n'existe pas à RMC" réplique Bourdin |
Notons que la notice Wikipedia de Jean-Pierre Elkabbach ne mentionne absolument pas qu'il ait été évincé par Giscard d'Estaing en 1974 : présentateur du journal d'Antenne 2, il passe alors à France Inter, pour y présenter le journal de la mi-journée. S'il a bien été écarté par les socialistes en 1981 de la direction de l'information d'Antenne 2 du fait de son tropisme giscardien, il a su ensuite revenir en grâce : c'est par accord exprès de Mitterrand (président) et de Balladur (Premier ministre) que le CSA le nomme en 1993 à la tête de France Télévisions. Et s'il a dû démissionner en 1996, c'est à la suite d'un scandale, parce qu'il avait concédé des contrats mirobolants à certains animateurs-producteurs (la célèbre affaire des "voleurs de patates"), et non par la volonté de Jacques Chirac.
Vous pouvez admirer Bourdin et Demorand sur notre plateau d'@rrêt su images du 18 décembre dernier, dans laquelle nous revenions sur les techniques d'interview et la langue de bois des hommes politiques.
(Par Colin Bertier)