Condamné, PPDA attaque son ex

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"Atteinte à la vie privée", "contrefaçon", interdiction de toute reproduction du livre et 25 000 euros de dommages intérêts : la coupe est pleine pour Patrick Poivre d'Arvor, condamné hier par le tribunal de grande instance de Paris pour avoir recopié les lettres de son ex-compagne et livré des éléments de sa vie privée dans un roman, Fragments d'une vie perdue. "Je n’ai jamais parlé de ma vie privée et ce n’est pas aujourd’hui, pas sur mon site, que je vais commencer"a réagi PPDA... avant de tacler son ex-compagne qui s'est exprimée pour la première fois sur Bibliobs. Fragments de répliques.




L'ouvrage s'est vendu à 75 000 exemplaires. Dans Fragments d'une femme perdue, publié en 2009 chez Grasset, Patrick Poivre d'Arvor raconte la liaison d'un journaliste de télévision et d'une "femme fatale", "singulièrement belle, vénéneuse, fragile, cruelle, insaisissable". Une fiction ? Non, selon le tribunal de grande instance de Paris pour qui "les procédés littéraires utilisés ne permettent pas au lecteur de différencier les personnages de la réalité". Le tribunal a donc condamné PPDA à 25 000 euros de dommages et intérêts (plus 8 000 euros de frais de justice) et a "interdit toute réimpression, réédition et exploitation dérivée [du roman] (…) notamment en format Poche". PPDA vient d'annoncer qu'il faisait appel.

Dans une interview publiée sur Bibliobs, celle qui ne s'était encore jamais exprimé publiquement, dit son soulagement : "C’est une libération. Je suis contente de pouvoir enfin tourner la page. J’ai encore du mal à réaliser, je suis à New York, c’est la rentrée de classe, je viens de déposer ma fille… Après la sortie du livre, on est partis avec mon mari et mes enfants refaire notre vie, j’avais besoin d’être loin de Paris". Porter plainte contre PPDA n'a pas été évident, confie-t-elle : "Patrick Poivre d’Arvor pensait que je n’oserais pas l’attaquer, que j’aurais peur. Beaucoup de gens m’avaient dissuadée d’aller au procès. Il a encore beaucoup d’influence, je m’en suis rendue compte quand nous recherchions des personnes acceptant de témoigner et de fournir des attestations. Mais moi, je ne voulais pas laisser tomber, je ne pouvais pas laisser passer ça. Dans ce livre, il m’a dépeint de façon ignoble, il m’a pillé des textes, des écrits. Je suis contente que la justice ait entendu mes arguments".

Sur son tout nouveau site, PPDA se défend et annonce qu'il va faire appel : "On a bien compris que l’intérêt de la plaignante était d’abord et avant tout financier et que, de ce point de vue, le tribunal ne lui a accordé que le sixième de ce qu’elle réclamait.

Ce qui ne m’empêchera pas de demander à mon avocat, Francis Teitgen, d’interjeter appel.Parce qu’au-delà de ces considérations mercantiles déplaisantes, il y a aussi des questions de principe : la littérature ne peut-elle être faite que de bons sentiments ? Quelle place accorder au romanesque, au fantasme et à la fantaisie, sans bien sûr diffamer ?"

Et le journaliste de tacler une nouvelle fois son ex-compagne : "Il est piquant d’observer qu’une femme qui disait ne pas vouloir être reconnue se mette à crier sur tous les toits : « C’est moi ! », avec l’espoir d’entrer ainsi en littérature dans la peau d’une héroïne. Mais n’est pas héroïne qui veut, surtout pas avec des SMS ou des brouillons de lettres d’amour".

Un nouvel élément pour notre dossier : "Poivre, itinéraire d'un ingrédient".

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