Compter les féminicides, "un travail de fourmi"

Pauline Bock - - (In)visibilités - 42 commentaires

"Parfois, c'est nous qui informons les médias"

Le 5 janvier, l'association féministe Nous Toutes annonçait qu'elle cessait de relayer le décompte des féminicides conjugaux effectué depuis six ans par le collectif Féminicides par compagnon ou ex (FPCE). Au-delà de la fracture entre deux groupes féministes, qui fait suite à des commentaires en ligne jugés transphobes par Nous Toutes, l'épisode a mis en lumière le travail crucial du décompte des féminicides, sur lequel s'appuient régulièrement les médias, et que Nous Toutes veut enrichir. Tour d'horizon des terminologies et méthodologies employées.

En 2021, en France, 113 femmes sont mortes assassinées par leur compagnon ou leur ex-compagnon. Ce chiffre est le fruit du travail de veille du collectif Féminicides par compagnon ou ex (FPCE), qui recense depuis 2016 les meurtres de femmes survenus dans le cadre conjugal, ou après une séparation. Ces chiffres sont relayés depuis 2018 par l'association féministe Nous Toutes dans le cadre de son partenariat avec FPCE, leur donnant une grande visibilité ; c'est ce partenariat qui a permis aux médias de mettre en lumière les féminicides conjugaux depuis trois ans. Mais il s'est brutalement interrompu le 5 janvier, lorsque Nous Toutes a annoncé "suspendre le relai du décompte des féminicides conjugaux" à la suite de "propos transphobe...

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