CETA/Refus wallon : les grands médias consternés (Acrimed)
Anne-Sophie Jacques - - 0 commentairesComment les médias ont-ils traité le refus wallon de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada ? Majoritairement en "eurobéats" conclut le site Acrimed après avoir épluché les éditoriaux des grands journaux mais aussi les JT et les chaînes d’information continue.
Le non des Wallons au CETA ? Hormis quelques médias qui se sont distingués pour leur soutien à la Wallonie et à son dirigeant Paul Magnette – tel Libération sous la plume de Laurent Joffrin ou encore, comme nous le racontions ici, Natacha Polony dans Le Figaro, "on assiste à un concert médiatique d’indignations contre le «blocage wallon»" écrit Acrimed.
Selon le site, ce bruit dominant donne le sentiment que les Wallons refusent un accord "raisonnable" (Le Monde), "équilibré" (Dominique Seux sur France Inter) ou encore "âprement négocié, abondamment amendé, scrupuleusement peaufiné jusqu’à satisfaire tous les gouvernements et parlements nationaux, européens et canadien" (Nicolas Beytout, L’Opinion). Un accord avec du bon et du mauvais, mais surtout du bon si on en croit le JT de France 2 comme le signalait notre matinaute.
Bref, les éditorialistes déplorent "l’entêtement des Wallons" (Le Figaro) et estiment que ce "tout petit territoire" (3 millions d’habitants) met en échec le reste de l’Union (500 millions d’habitants). "Il suffit qu’une poignée d’irréductibles bloquent un accord pour 500 millions d’Européens", entend-on dans le JT de TF1. Pourtant, comme le rappelle Acrimed, "la Belgique est un des rares pays où les chambres parlementaires ont été consultées pour la signature de l’accord. En attendant l’éventuel processus de ratification, qui devrait, sauf surprise, nécessiter l’accord des parlements nationaux dans l’ensemble des pays européens, sans même exclure l’hypothèse que soient organisés des référendums".
De son côté, le site de la RTBF a préféré zoomer sur les éloges de la presse française : Joffrin et Polony donc mais aussi Marianne, pour qui ce non au CETA n’est rien de moins que "l'honneur de l'Europe défendu par les Wallons" ou encore Mediapartqui "a salué par la voix de son rédacteur en chef [Edwy Plenel] le«formidable non wallon au traité CETA pour cause de non démocratie".
> L’occasion de découvrir la lente ascension médiatique du ministre président de la Wallonie Paul Magnette ainsi que les 20 petites secondes du JT de France 2 consacrées à ces sacrés Wallons.