"Brutal" et "incompréhensible" : le directeur de France 2 débarqué (Télérama)
Manuel Vicuña - - Médias traditionnels - 0 commentairesIl n’aura pas fait long feu à la tête de France 2.
Un an à peine après sa nomination, le directeur exécutif de la chaîne, Vincent Meslet vient d’être débarqué. C’est la présidente de France Télévisions qui l’a remercié mardi 4 octobre à l’issue. En cause : "des divergences sur la stratégie", annonce un communiqué de la chaîne.
Des "divergences de stratégie" ? Meslet, qui avait pris les rênes de France 2 en juillet 2015, pourrait bien payer le mauvais démarrage des nouveaux programmes de la chaîne publique. Alors qu’en cette rentrée France 2 a fait le choix de remanier sa programmation en profondeur, les nouvelles émissions (près de 30% de la grille) n’ont pas connu, du moins pour l’heure, le succès escompté. "En septembre, la chaîne publique a signé la pire audience mensuelle de son histoire, pointant à 12,5% de part d'audience seulement", note Ozap.
"Un limogeage brutal"
Principale préoccupation de la chaîne : la tranche 14h-18h40 de France 2. Largement remaniée, elle peine plus que jamais à attirer les téléspectateurs. C’est le cas des nouvelles émissions, telles Mille et une vies et Mille et une vies rêvées présentées par Frédéric Lopez (et que notre chroniqueur Didier Porte épinglait ici). C’est le cas également de Visites privées de Stéphane Bern, du talk-show Amanda, d’Amanda Scott. Ou encore d’Actuality, le nouveau magazine de décryptage d’actualité présenté par Thomas Thouroude qui avait laissé plus que perplexes Samuel Gonthier (Télérama) et Julien Salingue (Acrimed), lors de leur récente venue sur notre plateau. Sur cette tranche de l’après-midi, déjà sinistrée, la part d’audience a chuté de 8,9% en septembre 2015 à 6,1% un an plus tard.
Pourtant, affirme Télérama, "si l’on excepte les après-midi de France 2, le bilan de Vincent Meslet est plus qu’honorable et ne justifie pas un limogeage aussi brutal qu’inattendu."Télérama en veut pour preuve, "le succès" des soirées d’information du jeudi emmenées par la nouvelle formule d’Envoyé Spécial ou le premier numéro "prometteur" de Stupéfiant!, le nouveau magazine culturel présenté par Léa Salamé.
Deux poids, deux mesures ?
"La raison de cette décision [le limogeoge de Meslet] est à chercher ailleurs" , selon l’hebdo. A savoir dans les relations entre la présidente de France Télévisions et le directeur exécutif. "Leur caractère très différent semble les avoir plus opposé que rapproché", note ainsi Télérama quand, de son côté, l’Obs croit savoir que les relations de Meslet avec Caroline Got, directrice de la stratégie, du numérique, des études et du sport, qui va désormais lui succéder "étaient notoirement rugueuses". De fait Meslet s’était vu retoquer son projet de reprise par France 2 du Zapping, l’ex-pastille phare de la chaîne cryptée supprimée par le patron du groupe Canal, Vincent Bolloré.
Ce limogeage brutal contraste avec le sort jusqu'ici réservé au directeur de l'information, Michel Field, désavoué par une motion de défiance de la rédaction au printemps, et contesté pour sa gestion de l'affaire Envoyé Spécial (@si vous en parlait ici et ici). Deux poids, deux mesures ? Voilà qui ne manque pas d'étonner l'Obs qui note : "Quoiqu'il fasse, même lorsqu'il fiche le feu à France Télé ou qu'il met en péril l'image d'indépendance de France Télévisions, Michel Field, directeur de l'information, est, lui, sauvé."