Boulin : Le Canard déconstruit (encore) la thèse de l'assassinat

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En déposant une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, la fille de Robert Boulin a réussi à obtenir l'ouverture d'une information judiciaire, trente-six ans après la mort du ministre gaulliste. Un assassinat camouflé en suicide ? Le Canard enchaîné n'y croit toujours pas et rappelle (encore) quelques faits "indiscutables".



Des "anomalies" dans la "version officielle" ? Si Le Canard enchaîné, dans son édition du 16 septembre, reconnaît des défaillances importantes dans l'enquête judiciaire de 1979, les expertises et l'autopsie, l'hebdomadaire déconstruit les arguments censés prouver que le suicide n'en était pas un.

Parmi les "anomalies", des tenants de la thèse de l'assassinat s'étonnaient que les policiers soient allés directement aux étangs de Rambouillet, sitôt la disparition du ministre constatée. Comment savaient-ils que sa dépouille s'y trouvait ? Le Canard rappelle qu'ils ont simplement découvert, dans la corbeille de son bureau, le brouillon de la lettre dans laquelle Boulin annonçait son suicide ainsi que le lieu où se trouverait son corps.

Cette lettre est l'une des pièces-clé de l'affaire : tapée sur la machine à écrire de Boulin, elle a été envoyée à une dizaine de personnes, avec parfois des rajouts manuscrits. "Certains destinataires ont formellement authentifié [ces] ajouts", précise l'hebdomadaire. Preuve irréfutable ? Pas pour les tenants du complot, qui considèrent que "ces lettres auraient remplacé de vrais courriers volés à la poste, la nuit même, par un commando du SAC" [le service action civique, une organisation souvent présentée comme la "police parallèle" de la droite]. Une deuxième équipe aurait ensuite enlevé et tué Boulin. Peu crédible, juge le volatile.

Et que dire des circonstances de la mort ? Boulin s'est noyé dans un étang qui avait 50 cm de profondeur. Bizarre ? "Boulin est gavé de Valium. Même sans se noyer, il serait sans doute mort", explique Le Canard. Qui rappelle au passage que le ministre était "englué" avant sa mort dans une histoire compliquée (qui aurait pu le conduire au suicide ?) : "l'affaire de Ramatuelle", révélée par Le Canard enchaîné. Le ministre a acquis des terrains à Ramatuelle en les achetant... à un escroc qui n'en était pas le propriétaire. Une affaire et des accusations que Boulin jugeait insupportables. "Le jour de sa mort, en quittant le ministère du Travail, Boulin a lancé un étrange "adieu, mon bureau !" qui a stupéfait un témoin", raconte Le Canard.

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