Bettencourt : Mediapart supprime ses contenus
Sébastien Rochat - - Silences & censures - 0 commentairesEt @si leur donne @sile...
"Cet article a été censuré". A 19h, ce lundi 22 juillet, Mediapart aura supprimé tous les articles et les sons reprenant des extraits des enregistrements Bettencourt. Le site se conforme ainsi à la décision de la Cour d'appel de Versailles, dont Patrice de Maistre a demandé l'exécution, et qui avait estimé que ces enregistrements portaient atteinte à la vie privée. Comme promis, @si met donc en ligne tous les articles censurés et met en accès libre l'émission au cours de laquelle nous avions diffusé deux extraits sonores des enregistrements du majordome.
Des signes XXXXX à la place des articles. A la suite de la décision de la Cour d'appel de Versailles, Mediapart s'apprête à supprimer une grande partie de son dossier Bettencourt. Pour François Bonnet, directeur éditorial de Mediapart, c'est ni plus, ni moins qu'un acte de censure : "Nous allons détruire environ cent articles, fichiers audio et vidéo. Il s’agit d’un acte de censure massive et sans précédent pour un titre de presse numérique en France. En ce sens, cette censure est un événement jamais vu dans notre pays depuis la naissance d’Internet et de l’information sur support numérique". Les URL sont conservés, mais les articles sont illisibles Une trentaine de médias, dont @si, ont signé l'appel "Nous avons le droit de savoir", dénonçant cette décision de justice, qui apparaît en plus totalement anachronique à l'heure du web. Car comme nous vous l'avons expliqué, l'intégralité du dossier Bettencourt de Mediapart a été dupliqué un peu partout sur le web, notamment sur le service de téléchargement BitTorrent ou sur le site Reflets.info. |
En guise de soutien, comme nous l'avions annoncé, nous mettons en ligne tous les articles supprimés de Mediapart. Ils sont téléchargeables ici. Par ailleurs, nous mettons notre émission Bettencourt en accès libre. Vous pourrez notamment écouter deux extraits des enregistrements sonores dans lesquels on entend notamment Patrice de Maistre, à l'époque gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, expliquer à la milliardaire qu'il a embauché la femme d'Eric Woerth à sa demande. |
En mettant en ligne ces extraits, que risque-t-on ? Sur notre plateau, Françoise Martres, présidente du Syndicat de la magistrature, expliquait que les médias qui s'apprêtaient à mettre en ligne ces enregistrements risqueraient une nouvelle procédure pour atteinte à la vie privée tout en émettant le voeu que chacun garde "raison dans cette affaire et que les choses n'iront pas plus loin".
Que vont faire les autres signataires de l'appel de Mediapart ? Rue89 va mettre en ligne les articles supprimés. Du côté de L'Express, également signataire de l'appel, la décision n'avait pas encore été prise en fin d'après-midi. Et selon nos informations, Libération aurait refusé de mettre en ligne ces extraits par crainte de poursuites judiciaires. Contacté par @si, Nicolas Demorand, le directeur de Libération réfute totalement cette information et explique "Nous avons travaillé toute la journée avec Reporters sans Frontières. Nous réfléchissons à une publication collective, au même moment, par les titres qui ont signé l'appel de RSF (L'Express, Le Nouvel Observateur, Marianne notamment) afin de donner encore plus de force au combat pour le droit à l'information".
MAJ : 18h10 : La réaction de Nicolas Demorand
Retrouvez l'intégralité de notre émission en accès libre : "Droit à l'info contre vie privée"