Aube dorée / Fyssas : les assassins proches des armateurs ? (Libération)
David Medioni - - 0 commentaires
Des preuves supplémentaires contre les néo-nazis d'Aube Dorée ?C'est ce qu'affirme, ce lundi, Libération. Le quotidien publie une longue enquête signée Maria Malagardis (venue sur notre plateau en janvier 2013) sur l'assassinat du rappeur grec Pavlos Fyssas par les néo-nazis d'Aube Dorée (@si vous en avait parlé ici, ici et là). Le reportage-enquête de Malagardis est très complet et très détaillé. Il nous emmène chez les parents du rappeur assassiné, mais aussi dans les derniers jours qui ont précédé l'assassinat de Fyssas. Il pose notamment une question essentielle : "Qui a réellement guidé la main du meurtrier, un camionneur de 45 ans, père de deux enfants, à l’allure plus que banale, et qui avait en principe tout à perdre en s’impliquant dans un crime ?" Et Libé de mettre en lumière un fait important : le rôle de Yannis Lagos, député d'Aube dorée, dans l'assassinat du jeune rappeur. Selon nos confrères, cet homme, en prison aujourd'hui, a échangé par téléphone avec l'assassin avant le soir de l'assassinat de Fyssas. De même, raconte Libé, Lagos a tenu une réunion en août, dans les ports. Lors de ce rassemblement, il a promis de détruire les syndicalistes et de les chasser de la Zone. |
Par ailleurs, raconte Malagardis, trois jours avant le meurtre, des militants communistes ont été violemment pris à partie par des membres d'Aube dorée. Et Libération d'insister sur la coïncidence entre la peur que fait régner Aube dorée et les manifestations sociales en Grèce et notamment dans les ports, au moment de l'assassinat. Le quotidien cite ainsi un syndicaliste " Tout ça fait partie d’une stratégie : pour briser la résistance aux mesures d’austérité, il faut éliminer ceux qui se révoltent, il faut insuffler la peur. Tout le monde ici connaît les liens d’Aube dorée avec les armateurs et les grands industriels. Leurs réunions plus ou moins secrètes ont été révélées par la presse. Au Parlement, les députés fascistes votent toujours pour les armateurs, et sur le terrain, ils en sont le bras armé".
Libération étaie ces accusations par des éléments. "A la mi-octobre, une perquisition chez un armateur en fuite, soupçonné d’avoir favorisé la constitution du fameux arsenal que tout le pays recherche, a permis de découvrir un véritable petit musée à la gloire du nazisme dans une pièce secrète. Les enquêtes sur le financement d’Aube dorée, ouvertes après la mort de Pavlos Fyssas, auraient également confirmé l’implication d’au moins deux autres armateurs, sponsors réguliers des néonazis."