Argentine/fonds vautour : la présidente parle "d'extorsion"
Gilles Klein - - 0 commentairesLa présidente argentine qualifie "d'extorsion" l'obligation de payer les fonds vautour. Cristina Kirchner a dénoncé hier dans une allocution télévisée la décision de la justice américaine de l'obliger àaccepter leur demande, tout en reconnaissant la nécessité de payer ses créanciers.
"Nous avons démontré notre volonté de négocier. Nous sommes parvenus à un accord avec l'espagnol Repsol. Nous avons aussi scellé un compromis avec le Club de Paris. Il y a ce qui relève de la négociation et ce qui relève de l'extorsion. Notre obligation est de payer nos créanciers, mais en même temps de ne pas nous laisser rançonner", a déclaré Kirchner au cours d'une allocution télévisée lundi soir. Ce discours fait la Une de toute la presse argentine. Quelques exemples.
Clarin souligne que "Cristina n'a pas dit si elle allait respecter la décision de la Cour Supreme américaine" titre Clarin. La présidente a dit qu'elle solderait 93% de la dette renégociée déja deux fois, sans donner sa position face au fonds vautour. Le quotidien cite la présidente qui dénonce le fait que le fonds vautour NML Capital ait acheté une dette argentine décôtée pour 48 millions de dollars et réclame ajourd'hui 832 millions, soit un gain de 1 600%.
Cela n'a pas empêché la Cour Suprême de valider le jugement obligeant l'Argentine à payer l'intégralité de la somme réclamée par le fonds NML Capital, et en un seul versement, pas question d'étaler le paiement dans le temps. De plus la Cour Suprême exige que l'Argentine publie la liste de ses avoirs, bien qu'Obama ait apporté son soutien à l'Argentine en qualifiant cette dernière obligation de "violation de la souveraineté" de l'Argentine.
"La Cour Suprême des USA ordonne le paiement" titre la Nacion avec une photo de l'intervention présidentielle, tableaux à l'appui.
"Cristina parle d'extorsion après le jugement sur la dette" titre La Razon. "Cristina dit qu'elle évitera le défaut de paiement, mais qu'elle n'accepte pas d'extorsions" titre La Voz. L'Argentine devrait encore 16 milliards de dollars au total, et ses avoirs actuels ne lui permettraient pas de payer cette somme. Elle doit donc à nouveau négocier, mais cela ne sera pas facile.