Algérie : 2 quotidiens suspendus

Gilles Klein - - Silences & censures - 0 commentaires

Censure ? Après avoir déplu au pouvoir en publiant un article sur la santé du président algérien Bouteflika le 19 mai dernier, dans ses deux quotidiens, qui avaient été saisis (nous vous le racontions ici) Hichem Aboud voit ses journaux empêchés de paraître, officiellement en raison d'une dette envers son imprimeur.

Privés de parution. Les quotidiens Mon journal et Djaridati publiés par Hichem Aboud ne peuvent plus paraître. Leur imprimeur réclame le paiement immédiat des sommes qui lui sont dues, alors qu'il avait signé un échéancier pour échelonner les paiements.

Mais, selon Kalhed Berghel, avocat de Aboud c'est un "ordre venu d'en haut" qui empêche la parution, pas un problème financier. La publication d'articles sur la santé du président Bouteflika, hospitalisé pendant plusieurs semaines en France, a contrarié les autorités au printemps dernier. D'autant plus qu'Aboud a aussi écrit sur l'influence grandissante du frère de Bouteflika, conseiller du président, qui aurait, de facto, pris les rênes du pouvoir.

Après la parution de l'article sur Bouteflika, Aboud été accusé d'atteinte à la souveraineté nationale et à la sécurité de l'Etat. Ses journaux sont, de plus, privés de publicité institutionnelle d'Etat, et il s'est vu interdire de sortir d'Algérie vers la Tunisie, fin juin. Finalement, fin août, Aboud a pu partir en France. et il a déposé deux plaintes auprès du rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression.

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