Aide à la Grèce : bénéficiaires, les banques

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

Où sont passés les 200 milliards destinés au sauvetage de la Grèce ? A-t-il véritablement servi aux Grecs? L’énigme est aujourd’hui résolue grâce à l’association Attac Autriche qui livre ses conclusions

reprises par le site Bastamag : sans grande surprise, l’argent a très largement servi au secteur financier.

Fin du suspense : selon une étude de l’association Attac Autriche qui a épluché le détail des versements des 200 milliards destinés au sauvetage de la Grèce et engagés lors des programmes adoptés en mai 2010 et février 2012, le grand bénéficiaire s’appelle le secteur financier. Plus précisément, selon Agnès Rousseaux qui publie ces résultats sur le site Bastamag: "les principaux destinataires sont les banques grecques (à hauteur de 58 milliards d’euros) et les créanciers de l’État grec (pour 101 milliards), principalement des banques et fonds d’investissement. Au moins 77% de l’aide européenne a donc bénéficié, directement ou indirectement, au secteur financier !"

Et les autres destinataires ? "Seuls 46 milliards, parmi les prêts accordés par les créanciers internationaux et européens, ont servi à renflouer les comptes publics de la Grèce." Fin du suspense car à l’époque du deuxième programme, en février 2012, on se posait déjà la question de savoir si cette aide servirait à payer – ou non – les salaires et les retraites des Grecs eux-mêmes. L’éconaute en doutait sérieusement, mais Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles et protagoniste d'un récent duel dominical, affirmait que sur les 130 milliards d’aide, 40 seulement serviraient au sauvetage des banques et que le reste irait dans les poches des Grecs. Le reste a donc surtout permis aux banques et fonds d’investissement à qui l’Etat grec devait de l’argent de se voir renfloués.

Quatremer pourra toujours reprendre les réponses apportées par le gouvernement allemand à l’association autrichienne, gouvernement qui considère que "tous les Grecs ont profité du fait que les créanciers du pays n’aient pas fait faillite. Grâce aux plans européens, la Grèce a eu plus de temps pour mettre en œuvre des réformes, ce qui a profité à l’ensemble de sa population". Comme le souligne Bastamag, "les Grecs, asphyxiés par les mesures d’austérité liées à ces crédits internationaux, apprécieront".

Retrouvez Agnès Rousseaux dans l’émission consacrée à la fermeture (éphémère) de la télé publique grecque ainsi que notre dossier Grèce, derrière l’image.

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