Agression sexuelle : Mahéas démissionne du PS

Laure Daussy - - 0 commentaires

La commission des conflits du PS n'aura même pas à l'exclure

 

. Jacques Mahéas, sénateur socialiste de Seine-Saint-Denis et maire de Neuilly-sur-Marne, condamné pour agression sexuelle en 2010, a annoncé sa démission du PS vendredi pendant son audition par la commission des conflits du parti.

Selon Bernard Pignerol, président de cette commission, Mahéas a annoncé sa démission pendant son audition en lisant une lettre. La commission des conflits n'a donc pas eu à trancher son cas.

Condamné en juin 2008 en première instance à 4 mois d'emprisonnement avec sursis et 35.000 euros de dommages et intérêts, pour des agressions sexuelles sur une ex-employée municipale, Mahéas avait vu sa condamnation confirmée en appel, mais sa peine de prison transformée en une amende de 10.000 euros. Sa condamnation est devenue définitive après le rejet, en mars 2010, de son pourvoi devant la Cour de cassation. Nous vous parlions ici de la non-médiatisation de cette affaire, avant l'affaire DSK.

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, interpellé en avril lors d'une réunion publique par l'association contre les violences faites au femmes au travail (AVFT), s'était ensuite prononcé pour l'exclusion de Mahéas, de même que Gaelle Lenfant, secrétaire nationale aux Droits des femmes. "Le sénateur Mahéas a été condamné en appel pour agressions sexuelles, je pense qu'il y a là des paroles, un engagement et des comportements qui sont incompatibles avec les valeurs du Parti socialiste", a souligné Hamon. Contacté par @si, Lenfant avait expliqué dans un premier temps qu'il était difficile qu'une commission des conflits se réunisse pour exclure le sénateur.

Plusieurs autres personnalités du PS ont ensuite également demandé son exclusion, notamment le député PS de l'Essonne Manuel Valls et le sénateur David Assouline. Stéphane Le Foll, lieutenant de François Hollande, a affirmé n'avoir pour lui "aucune mansuétude".

Selon l'AFP, le maire de Neuilly-sur-Marne continuait toutefois, avant la commission, de nier les faits, criant à "un complot politique" contre lui en raison notamment de son "soutien" à François Hollande, candidat à la primaire socialiste, dont il se dit "ami".

Retrouvez notre enquête : Elus condamnés pour agressions sexuelles, pourquoi la presse s'en fiche.Et cet article, pour comprendre comment, après l'affaire DSK, les télés commecent à se pencher sur le sujet.

Mise à jour, 11 avril, 19h20. Contrairement à ce que nous affirmons dans cet article, Jacques Mahéas n'aurait pas démissionné du PS. Selon un communiqué de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, (AVFT), "J. Mahéas n’a pas été exclu du PS, mais a "donné son congé" devant la commission nationale des conflits du PS le 8 juillet 2011" précise l'association. Le Magazine Causette publie d'ailleurs dans son édition du mois d'avril une lettre de l'élu, qui rassure ses administrés : "Je tiens à confirmer que je n'ai pas démissionné ni de la mairie, ni du parti socialiste. Je me suis simplement "mis en congé" du PS, j'y reviendrai quand celui-ci sera capable de défendre ceux qui sont victimes d'un complot(...)."

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