Adidas : liens entre arbitre et avocat de Tapie
La rédaction - - 0 commentairesNouveau rebondissement dans l'affaire Tapie/Lagarde ? Selon Mediapart, l'un des trois arbitres qui ont permis à Bernard Tapie de recevoir 403 millions d'euros dans le conflit l'opposant au Crédit Lyonnais, avait des liens avec l'avocat de l'homme d'affaires. Et la ministre de l'économie, Christine Lagarde, le savait selon le site.
D'après Mediapart, Pierre Estoup, l'un des trois arbitres ayant tranché le litige Tapie/Crédit Lyonnais en faveur de l'homme d'affaires était intervenu dans d'autres arbitrages (en 1999 et 2001) à la demande de l'avocat de Bernard Tapie, Maurice Lantourne. Les deux hommes se connaissaient donc. Or, l'arbitre "n'a pas honoré les obligations d'indépendance et de transparence auxquelles il était soumis et n'a pas fait mention dans sa déclaration d'indépendance qu'il avait déjà été en relation de travail dans le passé avec Me Maurice Lantourne", précise le site d'information qui ajoute que Christine Lagarde avait eu connaissance de ces liens. Mais la ministre n'a pas récusé l'arbitre. Suite à la publication de l'article de Mediapart, le ministère de l'économie a tenté de relativiser la portée de cette information : "A notre connaissance, il n'y a là rien de nouveau. Tout ce qui y est dit était déjà dans le rapport de la Cour des comptes qui a fait l'objet de publications dans la presse", a-t-on précisé. |
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Contacté par l'AFP, l'avocat de Bernard Tapie est sur la même ligne : "Il n'y avait pas lieu à l'époque, en 2008, à récusation et il ne s'agit nullement d'un fait nouveau qui pourrait permettre un recours en révision à l'encontre de l'arbitrage", a-t-il expliqué. Mais pour un professeur de droit de Versailles, Thomas Clay, interrogé par Mediapart, cette révélation ouvre au contraire la voie à des recours.
Ce vendredi 10 juin, la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) doit examiner une saisine du procureur général de la Cour de cassation Jean-Louis Nadal. Ce dernier a demandé l'ouverture d'une enquête pour abus d'autorité contre Christine Lagarde, considérant qu'elle n'a pas pris "toutes les précautions nécessaires à la préservation des intérêts de l'Etat" en choisissant la procédure d'arbitrage. Candidate à la succession de DSK au FMI, Christine Lagarde a affirmé qu'elle maintiendrait sa candidature quelle que soit la décision de la Cour de justice de la République.
Un nouvel élément pour notre dossier : "Tapie, le fantôme de l'Elysée".