Lagarde : ceux qui évoquent Tapie, et les autres

Gilles Klein - - 0 commentaires

La presse française et européenne souligne que Christine Lagarde, ministre française des Finances est favorite pour prendre la direction du FMI, et n'évoque que rarement la mise en cause de son rôle éventuel dans l'affaire Tapie. Seuls Les Echos et le Financial Times l'évoquent à la Une, le Britannique parlant même "d'épée de Damoclès".

Deux articles sur le FMI avec titre en bas de Une, à droite, ce lundi pour Les Echos.

Le premier est titré "FMI : un nouveau directeur général nommé d’ici à fin juin" le second "La réponse du gouvernement aux critiques sur le rôle de Christine Lagarde dans l’affaire Tapie"

"Même si aucun reproche n’était au final fait sur le fond à la ministre de l’Economie, la longueur des procédures pourrait peser sur la désignation du directeur général du FMI.Le temps judiciaire est un temps long. Et il risque d’obérer les chances de Christine Lagarde d’être nommée à la tête du FMI. (...) Bercy reste très soucieux. Devant l’ampleur du dossier et la masse de documents à analyser, il n’est en effet pas du tout certain que la procédure entamée en France à l’encontre de Christine Lagarde devant la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’affaire Tapie soit terminée avant la désignation du successeur de Dominique Strauss-Kahn prévue fin juin. Quelle que soit l’issue et le fond du dossier, le FMI pourrait réfléchir à deux fois avant de nommer un futur directeur général avec une telle épée de Damoclès au-dessus de la tête."

Dans la lettre que François Fillon a adressé (...) à la Cour des comptes, le Premier ministre note déjà que « le CDR, bien que détenu par un établissement public, est une société commerciale et peut donc compromettre [avoir recours à une procédure d’arbitrage NDLR] » . « Cette question a d’ailleurs été tranchée par un jugement du tribunal administratif de Paris, le 8 octobre 2009 et confirmé en appel le 31 décembre 2010 » , fait-on valoir du côté de Bercy." ajoutent Les Echos à propos du CDR chargé de gérer les dettes du Crédit Lyonnais, dont celle de Tapie.

"Les pays de l’UE représentent 35,6 % des droits de vote au conseil du FMI. Il suffit donc que les États-Unis (16,8 %) et le Japon (6,25 %) se rangent à leur candidat pour que l’affaire soit pliée. En face, si le Brésil, l’Inde, la Russie, la Chine ou d’autres pays émergents déplorent le maintien de fait du monopole du Vieux Continent sur le poste, ils sont incapables de s’entendre sur un choix commun" constate le Figaro.

"FMI : union sacrée en France et en Europe autour de Lagarde" titre La Tribune qui souligne "L’opposition, via le première secrétaire du PS, Martine Aubry, estime aussi que l’arrivée de la ministre de l’Économie à la tête du FMI « serait une bonne chose pour notre pays et pour l’Europe »."  Pas de mention de l'affaire Tapie dans ces journaux.

Deux articles sur Lagarde dans Aujourd'hui en France en deux jours, mais pas de mention de l'affaire Tapie :"Pour Martine Aubry, « ce serait une très bonne chose pour notre pays et pour l’Europe… ». La première secrétaire du PS s’est rangée hier du côté des supporteurs de Christine Lagarde dans la course à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI. « Mme Lagarde, au-delà des divergences que l’on peut avoir (…) est une femme respectable », a insisté Martine Aubry." écrit le journal lundi 23 mai (ci-dessous, à gauche).

"Jusqu’ici la discrétion était de mise. Dans la bataille pour la succession de Dominique Strauss-Kahn au poste de directeur général du FMI, la France faisait profil bas laissant ses partenaires européens s’exprimer. Depuis dimanche, la stratégie s’infléchit. Claude Guéant, dont la proximité avec Nicolas Sarkozy est connue de tous, a apporté sur Europe 1 un soutien remarqué à une candidature de Christine Lagarde." écrivait dimanche 22 mai, le même quotidien (ci-dessous à droite).

 

"Lagarde prend la tête de la course à la direction du FMI" c'est le titre principal à la Une du grand quotidien économique britannique Financial Times qui ajoute en sous-titre "Des questions restent posées sur sa gestion de l'affaire Tapie."

"Des questions sont posées sur l'intervention de Mme Lagarde dans l'un des plus longs scandales du monde des affaires en France, après la divulgation par le site Mediapart d'un rapport de la Cour des comptes. Des opposants politiques accusent la ministre d'avoir outrepassé sa fonction quand en 2007, elle proposa de mettre fin à 15 années de procédures entre l'Etat français et Bernard Tapie. Cet homme d'affaires affirme qu'il avait été victime d'une fraude commise par le Crédit Lyonnais, aujourd'hui partiellement contrôlé par l'État,dans la vente du groupe de chaussures Adidas. Sa décision d'abandonner la procédure judiciaire pour un arbitrage a conduit au versement de 285 millions € à M.Tapie." explique le Financial Times.

"Le droit de l'Europe à diriger le FMI contesté" titre le Guardian britannique (ci-dessous à droite avec une photo de la manifestation féministe provoquée à Paris par l'affaire DSK) qui évoque l'opposition de pays comme l'Afrique du Sud et l'Australie (qui seraient soutenus par l'Inde, la Chine, et le Brésil), tout en soulignant que Lagarde est favorite. Le Guardian évoque une éventuelle procédure sur le rôle de Lagarde dans l'affaire Tapie, et les articles de la presse française sur d'éventuels conflits d'intérêts dans ses investissements personnels

"Ministre française favorite pour le poste du FMI" titre Borsen Dagblad (Danemark) tandis que Kleine Zeitung Karnten (Autriche) publie, sous le titre "Madame droite dans ses bottes" un portrait flatteur rappelant la carrière internationale de Lagarde (55 ans). Tapie absent.

Lundi 23 mai 2011

"Lagarde en pole position pour succéder à Strauss-Kahn" titre le Belge De Morgen lundi 23 mai. Une page entière sur Lagarde dans NZZ am Sonntag (Suisse) dimanche 22 mai. Sans mention de l'affaire Tapie dans les deux journaux.

Le quotidien Les Echos consacrait sa Une à Lagarde vendredi 20 mai picto

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